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beaux jours de Firozsha Baag (Les)
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indisponible
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Mistry, Rohinton
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Voilà une lecture que j'ai terminée il y a deux semaines environ et qui ne m'a pas laissée de marbre... Partage :
Rohinton Mistry est un auteur canadien d'origine indienne. Il est plus connu pour ses romans Un si long voyage (1991), L'équilibre du monde (1996) et Une simple affaire de famille (2002), qui ont tous remporté des prix prestigieux. Cet auteur m'était totalement inconnu.
Ce livre est en fait une succession d'histoires (pas vraiment des nouvelles puisque le titre anglais est Tales from Firozsha Baag) qui racontent la vie quotidienne de personnages vivant dans un ensemble d'immeubles, Firozsha Baag. Mistry, conteur de talent, nous révèle avec de l'humour, de la compassion et beaucoup d'humanité les petits - ou gros - secrets de chacun des résidents en nous faisant partager tour à tour leurs instants de vie. On retrouve les personnages d'une histoire à l'autre, on les voit alors sous un autre angle, une perspective différente, dix ans plus tard ou cinq ans plus tôt et peu à peu on attend avec impatience de retrouver ces personnages si loufoques, étrangers de par leur culture, mais tellement humains également. On croise la modeste Jaykaylee - dont le prénom original, Jacqueline, s'est transformé ainsi par faute de pouvoir être prononcé - qui voit des fantômes et dont tout le monde se moque. Il y a aussi Najamai, la seule résidente à posséder un frigo, ce qui attire des jalousies, crée des histoires. Que dire de Jehangir, qui est à l'écart des autres enfants car ce qu'il aime, lui, c'est lire? On trouve également Pesi, enfant d'une cruauté innommable, Korshedbai, qui sombre dans la folie, ou les frères Percy et Kersi qui ont emprunté des chemins tellement différents, l'un émigrant au Canada, et l'autre « émigrant » dans un petit village indien afin d'aider les agriculteurs en difficulté financière. Car Mistry ne manque pas d'évoquer au travers de ces histoires pleines de tendresse et d'humour le problème de l'émigration, de l'adoption d'une culture différente et de l'aliénation qu'elle provoque, comme à ce pauvre Sarosh, qui n'est pas parvenu à s'habituer aux toilettes canadiennes à l'occidentale, seul témoin de sa non-intégration. L'auteur se rattache aux viscères, au corps et à ses instincts les plus naturels, comme un retour à sa terre natale. Il évoque le monde du bas ventre dans tout ce qu'il a de plus simple, élémentaire et animal, au point que cela fait sourire (grandement, comme une môme, quand je vous disais qu'il évoquait le quotidien, c'est celui avec un grand Q, oups, je m'égare, jeu de mots malencontreux... ;)) douter, réfléchir (mais pourquoi cette insistance??), en tous cas cela ne laisse pas de marbre! Si l'un ou l'une de vous tombe sur ce petit régal, achetez-le, la littérature indienne est méconnue en France, et c'est bien dommage!
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Nadine Martiny
(3 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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5/1/2006
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Livre(s) de Rohinton Mistry critiqué(s) sur le Guide
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