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Bissoondath, Neil
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« Alistair Mackenzie a soixante-dix ans. Veuf, il vivait seul jusqu'à ce qu'un incendie le chasse de chez lui. Six mois plus tard, il habite chez sa fille [...]. » (quatrième de couverture) De là, au fil de petits événements quotidiens vécus avec celle-ci et avec son petit-fils, Alistair Mackenzie se souvient de sa vie, et nous la raconte par morceaux plus ou moins longs, au gré de ses pensées et de ses émotions.
Le récit se présente donc comme une succession de tranches de temps présentées de façon impromptue (non chronologique) mais non anarchique. Mackenzie nous parle ainsi de la blessure qu'il s'est faite à la guerre, de sa rencontre avec son épouse Mary, des liens intimes, à la fois simples et complexes, faits de complicités et de non-dits, qu'il a entretenus avec elle, des premiers signes de vieillissement qu'ils ont vécus ensemble, puis du moment où elle s'est éteinte dans son lit; il évoque devant nous ses relations avec sa fille Agnes et son petit-fils François, elles aussi marquées par une sorte de fossé de communication aussi subtil qu'insurmontable; il nous parle aussi de sa carrière de professeur de littérature à l'université et des gens qu'il a connus : Elliott, l'étudiant aveugle; Martha, l'amie aventurière de Mary; Ruth-Ann, sœur d'Alistair, qui, après une vie bien remplie, finit sa vie dans l'amnésie et l'absence au monde; Thrush, professeur accusé de harcèlement sexuel qui se jettera en bas du pont; Antonio Gaudi Slovar, fiscaliste magouilleur et nain jouissant d'un pouvoir de séduction qui demeure un mystère pour Alistair; et surtout, Tremblay, son voisin du dessus, francophone, si près et si loin à la fois...
Bissoondath n'a pas 50 ans, et pourtant, il semble comprendre parfaitement ce qui se passe dans la tête et dans la vie d'un homme de 70 ans. Le genre a rappelé à ma mémoire mes vieux souvenirs de John Updike et de nombreux films tirés de romans états-uniens : une sorte de chronique de vie, sans gradation, sans apogée, où les événements surviennent, où les liens entre personnages se font et se défont sans éclat mais avec le réalisme du quotidien. Dans ce genre de récit, tout se passe dans l'intimité que le narrateur arrive à tisser entre lui et le lecteur au fil des pages. Ainsi, malgré l'absence de points culminants, Bissoondath sait capter notre attention du début à la fin et nous faire suivre délicatement le fil des pensées et de la mémoire d'Alistair Mackenzie et, au passage, nous faire réfléchir et nous émouvoir.
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François Lavallée
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Genre : Fiction
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Édition : Boréal, 2002, 411 p. Traduit de l’anglais par Lori Saint-Martin et et Paul Gagné
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12/1/2002
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