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Saramango, José
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Titre original en portugais : Ensaio sobre a cegueira (répétition de la cécité)
Titre du film : Blindness.
Une fable à mon sens a demi réussie, par le prix Nobel de littérature 1998.
Dans une ville non définie, un automobiliste devient brutalement
aveugle au moment où un feu passe au vert.
Plus exactement, il se retrouve atteint de ce que l'on appellera le mal
blanc. Sa vision se réduit à une lumière blanche. Le mal se répand comme une traînée de poudre. Les aveugles sont confinés dans un ancien asile d'aliénés, avec interdiction absolue de sortir sous peine de mort. La vie s'organise peu à peu, les aliments sont rationnés, l'hygiène devient de plus en plus précaire, un groupe d'aveugles scélérats exploite la plus grande partie du groupe.
Une seule personne n'a pas perdu la vue. Tout se réorganise autour d'elle.
Les personnages ne portent pas de nom (le premier aveugle, la femme du
médecin, la jeune fille aux verres teintés...)
Le message m'a semblé assez clair : privé de repères, l'être humain
retourne à la jungle.
Le texte est volontairement répétitif, à la manière d'une mélopée.
L'histoire se termine sur une note d'espoir.
Mais tout cela m'a semblé d'une noirceur absolue (malgré la blancheur du mal).
Ce livre m'a un peu rappelé La Route de McCarthy, avec une (petite)
pointe d'humour en plus.
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Guy Capelle
(559 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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1/1/2010
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Saramago , José
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Commenter L'aveuglement est une tâche périlleuse tant le récit qu'il contient est bouleversant. Étrangement, son auteur, José Saramago (Prix Nobel de littérature en 1998), aura écrit un roman qui rappelle les oeuvres de Stephen King. On découvre en effet une série de protagonistes qui, une fois infectés par un mal étrange, sont confinés malgré eux dans un ancien asile désaffecté. Surveillées en permanence par l'armée nationale (qui n'hésite pas à faire feu sur les aveugles qui quittent le périmètre de sécurité), ces personnes doivent rapidement s'organiser afin de survivre, pendant qu'à l'extérieur, l'étrange mal frappe toujours plus de gens.
Le monde de L'aveuglement en est un où les personnages, libres du regard des autres, deviennent lentement de véritables animaux. Face à une médecine impuissante et un gouvernement déficient, la violence des uns forceront les autres à demeurer humains.
On sent bien le petit côté moralisateur de Saramago. Heureusement, au-delà de cette métaphore universelle (« même lorsqu'il voit, l'homme est aveugle »), l'oeuvre de Saramago met parfaitement bien en scène la nature humaine dans toutes ses petites bassesses, une nature humaine où le plus fort veut l'emporter, mais aussi une nature humaine grâce à laquelle la solidarité à petite échelle s'impose comme un espoir de survie.
C'est un thème que l'on retrouve dans La Peste d'Albert Camus. La déshumanisation est particulièrement marquée à l'aide d'un effet de style particulier : tout au long de l'œuvre, les personnages ne sont jamais nommés (« Les aveugles n'ont pas de nom. ») et sont décrits par une caractéristique de leur rôle dans l'histoire (par exemple, « La femme du docteur » ou « Le premier aveugle »).
On suit particulièrement sept de ces personnes : le médecin, la femme du médecin, le garçon louchon, la jeune fille aux verres teintés, le vieil homme au bandeau, le premier aveugle, la femme du premier aveugle.
Le lecteur y découvre, de façon paradoxale, que c’est justement le monde des ombres qui révèle tant de choses sur celui que nous « croyons » voir. Avec des images d'une forte intensité et des accents d'une grande dureté, Saramago dénonce la nuit de l’éthique dans laquelle a sombré notre société. En 1996, il déclarait à Einaudi, son éditeur italien : « La cécité, c’est la cécité de la rationalité. Nous, nous sommes des êtres rationnels, mais nous ne nous comportons pas de façon rationnelle. Si nous le faisions, dans le monde personne ne mourrait de faim. »
Je m’arrêterai là pour ne pas gâcher la lecture de ceux qui voudraient se lancer dans ce livre écrit comme dans un souffle oppressant.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Lu en audio en 13 heures 40.
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| | Date :
6/1/2007
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