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Aggoune, Hafid
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Un homme se réveille d'une prostration de soixante années dans la clinique psychiatrique de l'île de Luz. Ce retour à la réalité a été provoqué par le suicide d'un autre pensionnaire, qui se rêvait peintre et en accomplissait chaque jour les gestes. Pierre Argan redécouvre alors son passé : pendant l'Occupation, il a vécu une grande histoire d'amour avec une jeune fille juive, qui était peintre. Depuis cette date, obsédé par une peinture imaginaire, la vie de Pierre s'est figée sur le quai d'une gare imaginaire, dans l'attente du retour du train qui a emporté Margot : il passe alors ses journées des années durant à observer la main du peintre. Réveillé de cette longue absence, le vieil homme qu'il est devenu retrace le récit de son enfance et celui de son premier et unique amour, et redevient un homme vivant.
En tant qu'enseignant en littérature contemporaine et comparée en université, je suis très heureux car ce livre est absolument un vrai sang neuf en littérature française et doit absolument sortir du lot tant il est une pierre importante de l'édifice contre l'antisémitisme, un hymne contre la solitude, la peur et l'ignorance. Il traite remarquablement de la douleur féminine liée au vide et à l'absence. La peinture et l'art y sont dépeints de façon inédite et forte. L'Homme y est vu à travers le prisme d'une fragilité poignante face à l'imprévisible. L'amour y est total et antique. L'écriture est prenante jusqu'à la gorge du premier au dernier mot... C'est étonnamment très littéraire, simple et complexe. Je pense à une mosaïque élaborée si finement que cela paraît surnaturel, presque envoûtant, et le propos est si fort.
D'après les informations que les éditions Farrago ont bien voulu me fournir par téléphone, Hafid Aggoune est né à Saint-Étienne en 1973 de parents ouvriers et d'origines kabyle et espagnol par le père, berbère marocain et juif par sa mère. Licencié de lettres modernes et d'histoire de l'art, il vit à Paris.
Son livre est d'une rareté et d'une beauté réelles et mérite une rentrée au-dessus du lot.
Je suis vraiment très ému par ce livre qui ouvre en soi des choses insoupçonnées. On doit le lire et le défendre car sur les presque 700 romans de la rentrée, il faut déceler les perles...
Quel livre!
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Benjamin Tisserand
(première critique)
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Genre : Fiction
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Édition : Farrago, 156 p.
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7/1/2004
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Aggoune, Hafid
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Je viens de découvrir un roman qui sortira le 20 août 2004. Cela s'appelle Les avenirs, un premier roman des éditions Farrago que dirige Jean-Pierre Boyer. L'auteur s'appelle Hafid Aggoune, né à Saint-Etienne en 1973. Ce véritable coup de foudre ne m'est pas arrivé depuis 14 ans que je suis libraire et apparemment, je ne suis plus la seule! Mon exemplaire est déjà passé sous de nombreux regards de lecteurs (et d'auteurs) époustouflés par ce texte... Il paraît que d'autres collègues libraires l'aiment déjà à Nantes, Saint-Étienne, Lille, Montpellier, Paris (Abbesses, page 189, Gallimard)...
L'histoire : Un homme se réveille d'une prostration de soixante années dans la clinique psychiatrique de l'île de Luz. Ce retour à la réalité a été provoqué par le suicide d'un autre pensionnaire, qui se rêvait peintre et en accomplissait chaque jour les gestes. Pierre Argan redécouvre alors son passé : pendant l'Occupation, il a vécu une grande histoire d'amour avec une jeune fille juive, qui était peintre. Depuis cette date, obsédé par une peinture imaginaire, la vie de Pierre s'est figée sur le quai d'une gare imaginaire, dans l'attente du retour du train qui a emporté Margot : il passe alors ses journées des années durant à observer la main du peintre. Réveillé de cette longue absence, le vieil homme qu'il est devenu retrace le récit de son enfance et celui de son premier et unique amour...
Une parabole de la seconde moitié du XXe siècle, un hymne contre l'antisémitisme, la peur de l'Autre et l'ignorance.
À la rentrée, on parlera, pour une fois, d'un vrai bon livre (ni clichés, ni vulgarités, ni scandale, ni cynisme, ni dénonciation aucune), une écriture forte, neuve, incisive, poétique... la merveille de septembre que je défendrai (et je ne suis pas la seule) coûte que coûte, car les « grosses maisons » ne jouent pas du tout ce rôle de découvreurs de vrais et durables talents littéraires, puisqu'elles ne prennent aucun risque financier ni culturel!
À lire absolument et à répandre comme un souffle!
Le livre, rare et beau, est déjà en projet de traduction en italien et en allemand, et en projet au cinéma (adapté par l'auteur lui-même...). De plus, il fait déjà parler de lui.
Couverture visible en page d'accueil de www.livresse.com.
Premier roman de Hafid Aggoune, né à Saint-Etienne en 1973, vit à Paris.
Quatre origines différentes : kabyle et espagnol par son père, berbère marocain et juif par sa mère.
Dix ans entre l'idée de départ du livre et sa publication.
Un livre magnifique, rare, déroutant, hors du commun. Une écriture simple et envoûtante, forte comme un doux armagnac...
Suggestion(s) de lecture : - Écrit dans le vide de Pierre Bettencourt
- Vie secrète de Pascal Quignard
- L'expérience intérieure de Georges Bataille
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Françoise Barnier
(première critique)
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Genre : Fiction
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| | Date :
7/1/2004
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Livre(s) de Hafid Aggoune critiqué(s) sur le Guide
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