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Vendredi ou les limbes du Pacifique
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Tournier, Michel
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Voici une version toute différente de l'histoire de Robinson Crusoé. L'auteur observe le phénomène de la solitude comme si Robinson était le sujet d'une recherche anthropologique. Il décortique la réaction de l'esprit humain au manque de semblables. Robinson passe par différents stades psychologiques suite au naufrage. Il consigne ses réflexions, puisque tout ce temps passé seul lui permet de se questionner sur la nature humaine et sur la nécessité – ou non – des contacts sociaux, sur la façon de construire le monde, de construire son monde.
L'île, baptisée Spéranza, devient tombeau, matrice, femelle, personnage important. Robinson nourrit d'étranges fantasmes à son endroit, et se persuade que les petites fleurs qui poussent à certains endroits précis de l'île sont le résultat de son accouplement avec le sol et qu'elles sont directement ses filles. Il devient le chef de l'île, instaure des règlements très stricts, des lois sévères, des rituels incontournables. Puis, arrive Vendredi.
C'est un roman très étrange, parfois difficile à suivre, mais en même temps très riche. Le texte est parfois un peu lourd. Beaucoup de questions sont soulevées par les réflexions et réactions de Robinson, puis par les comportements de Vendredi, qui sont tous teintés d'une fraîcheur, d'une innocence, mais aussi d'un réalisme et d'une débrouillardise qui laissent Robinson perplexe. Les choix de Robinson révèlent tout de suite la culture du personnage, l'appartenance à un certain univers qui tente de survivre privé de tous ses repères.
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Vicky Corich
(60 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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10/1/2006
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