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Shafik, Elif
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Ella Rubinstein est une femme dont la ligne de vie semble bien tracée. À l'aube de ses 40 ans, elle accepte de rédiger une note sur un manuscrit écrit par un certain Aziz Z. Zahara.Au fil de sa lecture, elle sera amenée à découvrir le lien indéfectible qui a uni le poète soufi Rami et le derviche errant Shams de Tabriz, son âme frère.
«Bienheureuse et riche est votre vie, pleine et complète - à ce que vous croyez. Jusqu'à ce que quelqu'un arrive et vous fasse comprendre ce que vous avez raté tout ce temps. Tel un miroir qui reflète plus ce qui manque que ce qui est déjà là, il montre les vides de votre âme -les vides que vous avez refusé de voir. Cette personne peut être un amant, un ami ou un maître spirituel. Parfois, il peut être un enfant sur lequel veiller. Ce qui compte, c'est de trouver l'âme qui va compléter la vôtre. Tous les prophètes ont donné le même conseil: trouvez celui qui sera votre miroir!»
Ainsi Rumi, que je connaissais pour ses poèmes qui se veulent des perles de sagesse, aurait trouvé son inspiration dans la compagnie d'un derviche errant auquel il se serait tant attaché qu'il aurait négligé sa famille. Je dois avouer que j'ai été un peu agacée par ce passage trop souvent obligé entre le terrestre et le spirituel, comme si l'un ne pouvait pas aller avec l'autre. Ainsi, le très sage Chams de Tabriz refusera l'amour de Kymia, la fille adoptive que son ami Rumi a accepté de lui donner en mariage afin que le derviche reste auprès de lui. Et la naïve Kymia, qui avait cru que Shams pourrait l'aimer, se laisse mourir après avoir été humiliée, c'est-à-dire après que son très sage époux l'ait repoussée, elle qui s'était offerte à lui, brûlante d'amour... Quelque chose m'a échappé dans cet épisode... y avait-il de la noblesse dans le refus de Shams? Le derviche a eu cette réponse: à travers lui, c'est son propre ego que Kymia aimait. Ah... alors grand bien lui fasse...elle en est morte!
Revenons à Ella. Au fil de sa lecture, elle tombera amoureuse d'Aziz avec qui ellle entretiendra une correspondance. Aziz a embrassé le soufisme et à travers les quarante règles qu'il expose dans son ouvrage, Ella sera amenée à choisir entre la sécurité de sa vie passée et le fulgurant instant présent. Car son amour pour Aziz ne peut vivre que dans l'instant présent, et la raison en est absolument triviale (on s'en réjouit presque!).
Je ne suis pas certaine d'avoir cru à l'amour transcendantal de Shams le derviche. Je ne suis pas certaine d'avoir cru à l'amour subi d'Ella pour Aziz. Mais j'ai aimé soulever le voile sur certains aspects du soufisme et j'ai encore été charmée par la danse des derviches tourneurs... alors je me dis qu'un jour, je reprendrai peut-être ce roman et que cette fois, j'y lirai complètement autre chose... Soufi, mon amour a peut-être ce pouvoir. C'est un rendez-vous... dans un autre moment présent...
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Geneviève
(2 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Romance
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3/1/2011
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