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Pauvres gens
4.5 étoiles

    Dostoïevski , Fédor  lister les titres de cet auteur 
  Premier livre écrit par Dostoïevski et paru en 1846, alors que l'auteur n'a encore que vingt-cinq ans. Il n'a pas encore connu le bagne ni la notoriété; cependant l'on sent déjà poindre son génie !
Toute la grandeur de ce livre réside dans le choix d'un écrit épistolaire. Il est composé exclusivement de lettres échangées entre deux personnages : Makar Alexéiévich, un petit fonctionnaire et Varvara Alexéievna, une jeune orpheline pauvre. De plus, ces missives vont peu à peu être utilisées pour s'épancher sans vraiment se trouver mutuellement. Une interprétation et des relations où chacun puisera un réconfort, voire un amour « virtuel ».
Chacun devient petit à petit un confident de l'autre, puis son miroir. Dostoïevski y traduit de la souffrance humaine et ses conséquences, les culpabilités, la fierté de chacun, le regard de l'autre et cette terrible pauvreté qui aspire comme un vortex tous ceux qui s'en approchent.
Ce thème de la pauvreté est récurrent ici et tous les tracas et les soucis qu'elle apporte sont extrêmement bien décrits. Terrible au quotidien pour l'être humain, cette indigence gruge lentement mais sûrement tout espoir et toute joie.
L'argent fait décidément le bonheur (?) et vient guérir bien des maux autant physiques que psychologiques serait tenté de croire le lecteur mais il suffit de penser au mariage de Varenka pour en douter... Dostoïevski décrit merveilleusement bien l'univers petit et même pitoyable de ces « pauvres gens », parcouru par des êtres aussi dépourvus qu'eux, comme un mendiant du quartier, ou dangereux, comme la logeuse ou l'usurier.
L'on trouve déjà ici les grandes lignes futures d'une œuvre gigantesque et la naissance du génie Dostoïevskien.
Même après avoir lu ses grandes œuvres, l'on ne peut pas rester insensible à cette histoire touchante aux tons justes.
  Christiane Mélin (332 critiques, cliquez pour les voir)
 
Genre : Classique TOP
   Date : 11/1/2007 ajoutez votre critique


 

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