Ce recueil est constitué de dix nouvelles qui me semblent inégales dans leur intérêt, dans leur
qualité littéraire, même si elles dégagent toutes de la poésie et de la magie.
« Comment Wang-Fo fut sauvé » est celle qui ouvre le recueil et qui m'a aussitôt conquise. Le peintre Wang-Fo est condamné par l'Empereur qui n'a pu supporter le décalage entre la beauté
du monde peint par le Maître et la réalité plus triste. L'Empereur lui réserve le destin le plus
cruel qu'on puisse réserver à un peintre en le privant de l'usage de ses yeux et de ses mains,
mais la peinture sera plus forte que l'Empereur.
L'auteur se sert de légendes qu'elle a réécrites et adaptées. Toutes ses nouvelles sont
marquées par la douleur que transcende un idéal. Marguerite Yourcenar joue avec les
apparences; pour qui pleure « la veuve Aphrodissia »? La mort n'est pas la fin d'une histoire,
mais le début d'une autre réalité!