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Palahniuk, Chuck
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Si l'auteur ne vous dit rien, sachez que c'est lui à qui l'on doit Fight Club, roman culte mis en images par David Fincher (avec Brad Pitt et Edward Norton) et qui, outre ce premier livre fabuleux, a continué à produire des petits bijoux du genre, tout aussi visuels et critiques à l'égard de la société contemporaine, enferré dans sa logique de consommation.
Un écrivain dont le nom figure dans mon panthéon personnel aux côtés d'autres comme Breat Easton Ellis ou Hubert Selby Junior.
Après Survivant arrive Monstres invisibles, troisième roman publié par son auteur en 1999, et que Gallimard traduit tardivement en 2003, après Choke, qui se révèle chronologiquement antérieur. Berceuse, Journal intime et Festival de la couille et autres essais sont venus s'ajouter depuis à cette bibliographie.
Résumer l'intrigue de ce récit se révèle particulièrement ardu, car en effet, l'auteur s'amuse à nous livrer celle-ci sous forme de puzzle dont les pièces s'emboîtent les unes dans les autres au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire... Un procédé repris de nombreuses fois au cinéma avec succès par des réalisateurs comme Christopher Nolan (Memento), Bryan Singer (Usual Suspects), sans oublier Quentin Tarantino (Reservoir Dogs, Kill Bill), qui, incontestablement, a fait ses preuves, et qui colle parfaitement à l'univers schizophrène de l'écrivain.
Une scène d'exposition violente, qui se révèle le tableau final, fait office de premier chapitre. Y succèdent bien entendu un retour en arrière plusieurs semaines auparavant pour nous ramener là où tout a commencé, puis une conclusion en feu d'artifice par des révélations qui incontestablement nous feront voir autrement ce que l'on vient de lire...
Monstres invisibles est également l'occasion de découvrir les dignes successeurs de personnages aussi marquants que Tyler Durden ou Tender Branson...
Lors de sa convalescence dans un hôpital, Shannon McFarland, mannequin défigurée, la mâchoire brisée par une balle de fusil, rencontre un transsexuel du nom de Brandy Alexander.
Un personnage insolite que Shannon appelle à son secours après que son ancien petit ami, un ancien agent spécial aux mœurs, a essayé de la tuer.
Un trio bancal qui au final s'associe pour se lancer à travers les États-Unis et le Canada, jusqu'à ce que la vérité malsaine explose.
Un résumé simplifié d'un roman qui va bien au delà du simple « road movie » porté par une distribution de marginaux, et qui s'inscrit dans la continuité de l'œuvre que Palahniuk a entamée dans Fight Club (« On se souviendra de nous bien plus pour ce que nous détruisons que pour ce que nous créons. »)
L'écrivain s'attaque de front aux apparences, malmenant encore plus les corps qu'auparavant : il y fait voir à travers ses personnages l'exutoire ultime à une vie toute tracée par les rôles que nous imposent la société.
Les drogues ne sont pas loin et il n'est pas forcément inutile d'avoir un VIDAL à portée de main...
Des personnages déglingués, une vision glauque et extrême du monde dans lequel nous vivons, mais où bon nombre de vérités subsistent... Beaucoup d'ironie également...
Un livre fort qui, même si on n'en adopte pas la finalité, donne incontestablement à réfléchir...
Sur ce, je m'en vais retourner à quelque chose de plus « gentil »...
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Ludovic Grignion
(5 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Mystère et Policier
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11/1/2005
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