Le héros de ce roman entreprend à 40 ans de faire le survol de sa vie. Né en 1916 (comme l'auteur), il raconte son enfance dans une famille bourgeoise canadienne française et son éducation dans un collège où règne l'orthodoxie du catholicisme de l'époque. Sa vie d'homme adulte reste marquée par cette religion culpabilisante et une enfance entre un père dominateur et une mère faible et surprotectrice.
La langue érudite utilisée dans ce roman impressionne parce qu'on ne la retrouve plus dans la littérature d'aujourd'hui. On est touché par le récit de ce garçon triste et solitaire qui se sent rejeté par son père et est incapable d'établir des relations normales avec autrui. L'auteur décrit avec grand talent tout le contexte social et religieux de l'époque. Malheureusement, la fin du livre déçoit énormément parce que le héros qui, tout au long de la narration, dénonce les excès de la religion et ses effets néfastes, tombe lui-même dans ce panneau et semble y trouver son salut.