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Avril, Nicole 
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Le roman se situe en 1973, trois mois après la mort de Picasso. Dora Maar, témoin de son temps, trente ans après son cauchemar d'amour, se raconte...
Nicole Avril prend le JE de la narratrice et se place dans la peau de cette jeune photographe qui devient follement amoureuse du peintre. Trente-quatre ans de différence d'âge, mais ensemble, ils sont féconds, créateurs. Le coup de foudre a lieu au Flore et la belle, sensuelle et intelligente Dora ne sera plus jamais la même.
Leur couple symbiotique crée des Picamaar, « œuvres à quatre mains »... C'est le rire, l'amour et la passion. Deux vies qui deviennent indissociables.
Picasso, le maître, encourage son amante à reprendre la peinture et elle apprend à s'aimer davantage sous le regard de cet homme qu'elle idolâtre comme un dieu. « Adorante », elle le photographie, l'immortalisant en train de créer ses toiles et il la peint amoureusement, l'immortalisant, à son tour, dans Guernica, œuvre majeure où on voit la Femme qui pleure et encore d'autres.
« Picasso m’a dessinée avec une tendresse de dentellière et il m’a peinte dans tous mes états. Il a fait pleurer le siècle par mes yeux. Il m’a jetée dans "Guernica". Il m’a amenée à tirer la langue devant toutes les horreurs de la guerre. Il m’a donné la beauté immortelle des icônes de nos musées ».
Leur couple m'a fait un peu penser à celui d’Auguste Rodin et de Camille Claudel... complexe relation, valse entre deux créateurs fougueux. Des histoires sentimentales aux destins tragiques, aux fins catastrophiques.
Et puis, si Picasso a des périodes roses ou bleues, il a aussi des amours périodiques. D'autres femmes se cachent dans l'ombre, attendent leur tour...
Lorsque la rupture vient, inévitablement, la femme délaissée, écorchée vive, la maîtresse violente, ne peut accepter de perdre celui qu'elle avait placé sur un piédestal, celui pour qui elle est morte à elle-même, celui qui la quitte sans regret. Il vient même chez elle, avec Françoise Gillot, sa nouvelle conquête, et il lui dit « [...] voilà, cette enfant a trop de scrupules. Elle s’imagine avoir une part de responsabilité dans notre rupture. Je lui ai affirmé que tout était fini entre nous et je veux que vous le lui disiez aussi pour qu’elle le croie »… Cruelle et terrible situation. Scandaleux comportement d'un homme qui semble non content de la quitter, mais qui semble vouloir la détruire.
Pour Dora Maar, plus rien après Picasso. C'est la folie qui l'emporte, l'internement, les électrochocs, l'analyse avec Lacan... et puis elle s’est tournée par choix vers le mysticisme et quarante ans de fidélité à la mémoire de l'homme et de son œuvre, où elle a vécu modestement, sans jamais vendre un seul des objets de l'incomparable et génial Picasso.
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Lysette Brochu
(première critique)
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Genre : Romance
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Édition : Les éditions du Vermillon, 2005, 258 p.
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7/1/2007
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