« Il n'y a pas de vraies et de fausses lectures, ou de bonnes et de mauvaises, mais des tas de lecteurs avec des sensibilités bien différentes… » -- Dominique Demers
André Brink m'avait emballé avec L'amour et l'oubli qui paradoxalement se révélait plus autobiographique que ces mémoires-ci. On sent le romancier un peu bridé par la tâche de justesse historique qu'il s'est imposée. Marié pour la Xe (et dernière?) fois avec la Polonaise Katarina, il se force à un bilan politique et amoureux exhaustif.
Né dans une Afrique du Sud dirigée par une minorité raciste et fasciste, il assiste en France à mai 68, et retourne au pays plus antiapartheid
que jamais. Et il devra subir les poursuites du SB (special branch) de
la police qui poursuit de façon musclée tous ceux qui contestent le
pouvoir blanc. Jusqu'à la libération de Mandela en 1990 il n'aura de
cesse de combattre le racisme. Il ne craint pas de montrer du doigt les
incohérences et les excès de l’ANC après 1990. En quoi il se montre
honnête homme.
Il se montre plus discret concernant sa vie amoureuse. Apparemment, il
changeait d'épouse comme on change de voiture (certaines dépassant une
longévité de 10 ans). Il en a gardé 4 enfants, avec qui l'entente semble bonne.
Cette plongée dans un pays qui organise dans moins d'un mois la coupe du monde de football donne un éclairage peu touristique des affrontements dont sont capables ceux qui ne partagent pas la même couleur de peau.