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London, Jack
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Martin eden exemplarise une réflexion plus large encore sur l'écriture et son rapport complexe et ambigu avec la liberté. L'écriture, comme la liberté, n'existe peut-être que dans le devenir perpétuel: arrêter d'écrire, c'est arrêter de devenir en écrivant. Ce lien entre écriture et liberté se vit dans le passage, dans la translation, la transfiguration peut-être aussi, de ce que l'on est à ce que l'on fait: Martin cherche à traduire ce qu'il est, tout le sublime de son personnage, dans l'espace littéraire. Le décalage qui existe dans le roman entre volonté de puissance et aliénation, entre devenir de soi et reconnaissance de ce devenir par les autres, crée un nouvel espace où l'écriture se vit toujours déjà comme tragique et aliénante. Martin, bien qu'il parvienne à devenir ce qu'il est, un artiste, ne peut pas à trouver son reflet dans le monde, il ne peut sortir de sa chambre intérieure pour parler comme Aragon. Martin Eden est comme condamné par son sublime, le jardin d'Eden n'est pas accessible aux hommes.
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Marc-Antoine Durand
(première critique)
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Genre : Fiction
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| | Date :
12/1/2008
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London, Jack
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De Jack London, on ne connaît en général que Croc blanc et L'appel de la forêt.
J'ai découvert Martin Eden au hasard d'une recherche sur cet auteur par ailleurs très productif!
Bien que très « romanesque », c'est sans doute le roman le plus autobiographique de London, édité en 1909 et réédité chez Phébus. Tous, ou presque, les ingrédients du personnage Jack London se révèlent au travers de Martin Eden.
Martin Eden est, cela dit, plus qu'une brillante histoire imaginée, c'est aussi une peinture de la société, de son hypocrisie, de la superficialité de la réussite, des bas-fonds de San Francisco aux salons de la bourgeoisie. L'itinéraire d'un être passionné et idéaliste qui sombrera dans le désappointement. Un roman d'un romantisme désenchanté empreint de passion puis de désillusions. Puis, surtout et avant tout, un roman sur la fièvre créatrice et amoureuse qui emprisonne, aveugle et libère à la fois. Cependant que le succès ne lui apporte pas la stabilité et le bonheur escomptés mais le plonge dans une angoisse morbide, et la déréliction, jusqu'à son aboutissement le plus absolu.
Certains ont cru y trouver une analogie avec certains des romans de Steinbeck; je trouve, quant à moi, que c'est un monument, à proprement parler. Unique en son genre.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Phébus, 436 p. , ISBN : 2859407332
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| | Date :
8/1/2005
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Livre(s) de Jack London critiqué(s) sur le Guide
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En ligne : 31608 visiteur(s)
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