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Rey, Catherine
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J'ai pris une première fois ce livre en main et l'ai reposé au bout de quelques pages. Je n'aimais pas cette langue parlée, crue. Les personnages avachis en déshabillé transparent respiraient le mauvais goût!
Au cours du second essai, j'ai été surprise d'être capable de lire ce court roman d'une seule traite! Je ne me suis pas demandé si le roman était crédible ou pas. Il raconte une réalité dégoûtante et sombre : une mère qui ne vit que pour l'amour (ou la baise) vend sa jeune fille attardée à un vieux veuf méchant qui aurait pu être un personnage du film italien Affreux, sales et méchants. Mais nous sommes en Australie, perdus dans une région aride et désertique. Lucy ne comprend pas tout ce qui lui arrive, elle ne comprend pas les avertissements des deux indigènes au sujet du vieux et de ses anciennes femmes, elle ne comprend pas que sa mère l'ait vendu, elle ne comprend pas que le vieux lui fasse du mal et dise l'aimer! Qu'est ce que l'amour?
Lucy est effectivement comme les chiens battus qui reviennent vers la main qui les nourrit, même mal. Elle accepte la souffrance pour une illusion d'amour! Malgré sa déficience, Lucy progresse dans sa vision de l'humanité, elle a assimilé le mensonge, moteur de nombreux actes.
Je ne comprends pas le reproche fait à ce livre de vouloir décrocher des prix en versant dans le misérabilisme. Le malheur des plus pauvres est-il un sujet commercial? L'exhibition des perversions n'est pas réservée aux nantis (on est très loin de Sade!), et la description crue des rapports sexuels de cette gamine avec le vieux ne tombe pas dans un voyeurisme malsain, me semble-t-il!
À réserver aux lecteurs avertis. C'est l'antithèse du roman à l'eau de rose!
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Christelle Divry
(832 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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3/1/2003
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