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Nothomb, Amélie
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Le mois d'août s'achève et avec lui arrive les livres de la rentrée littéraire.
Chaque année, à cette période, j'attends toujours avec patience ce que va nous réserver notre Amélie nationale. C'est devenu un rituel. Le livre que l'on dévore en quelques heures à peine. Soit on l'aime, soit on est déçu. Mais souvent on y revient, pour savoir ce qu'elle nous a concocté pendant un an. Mal perçue l'année dernière par la critique, Amélie Nothomb ne devait pas décevoir son lectorat. Je n'avais pas détesté Acide sulfurique, mais il est vrai que j'avais été autrement enchantée par d'autres titres. J'ai bien apprécié ma lecture de Journal d'Hirondelle. Ce roman est court, mais dense. Tout se passe très vite. « Une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou. »
Suite à une rupture amoureuse, un courtier de 30 ans devient totalement insensible. Il perd son boulot et décide d'en trouver un autre. Par hasard, il devient tueur à gages. Avec cette froideur qui l'anime et son don pour le tir, ce métier semble lui convenir à merveille. D'autant plus qu'après son premier client, il se rend compte du plaisir que lui a procuré ce meurtre. Il retrouve enfin la jouissance dans le décalage, l'expérimental. Il vit au rythme des derniers albums de Radiohead. Jusqu'au jour où il a pour mission d'assassiner un ministre et sa famille et de ramener une serviette de documents de haute importance. Je ne vais pas en dévoiler plus sur l'histoire, pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte.
Dans ce roman, Amélie Nothomb nous entraîne au fin fond de la psychologie et de l'intimité du héros, à travers un quasi-monologue. Ses sensations, sa perception sont décrites minutieusement. On est curieux de savoir ce qui va se passer. Comment va-t-il réagir?
Le roman se lit d'une traite. Le style est clair, loin d'être lourd. Mais c'est vrai que c'est toujours très court. On voudrait dire trop court. Mais est-ce que l'histoire aurait le même impact si elle se prolongeait sur une centaine de pages de plus? Je ne crois pas…
Ce type de roman qui ne passe pas par quatre chemins est en quelque sorte sa marque de fabrique. Elle va à l'essentiel, mais avec une certaine intensité.
On se force à ne pas lire trop vite, pour bien s'imprégner du texte, aller au fond du personnage.
À dans un an.…
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Valériane Petit
(4 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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| | Date :
9/1/2007
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Nothomb, Amélie
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En même temps que je commençais ce livre, je découvrais cet auteur dont je n'avais encore rien lu. Dans Journal d'Hirondelle, le texte est à la première personne. Le personnage est un homme, ce qui n'apparaît pas au tout début d'ailleurs. Cet homme dont le coeur est brisé par une histoire amoureuse va suicider ses sens! Aucune odeur, aucune image ne lui font ressentir quoi que ce soit. Il faudra un morceau de musique de Radiohead pour qu'il retrouve une sensation, relative à l'ouïe.
Urbain devient tueur à gages pour Youri. Il tue, tue, sans s'émouvoir pour ses victimes qu'il ne connaît pas, mais cela lui procure du plaisir sexuel qu'il n'avait plus…
Il tuera sans sentiment jusqu'au jour où il assassinera une jeune fille qu'il prénommera Hirondelle et dont il tombera follement amoureux. Le lecture de son journal intime lui fera éprouver nombre de sentiments mais aussi perdre son « job »...
J'ai bien aimé le style de ce livre un peu particulier. Des critiques que j'ai lues des lecteurs ayant déjà lu d'autres livres d'Amélie Nothomb, il ressort qu'il serait décevant... Du coup, j'ai emprunté à la bibliothèque Hygiène d'un assassin, qui devrait sans doute me plaire et peut-être être encore plus!
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Laurette
(3 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Albin Michel, 150 p. , ISBN : 2226173358
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| | Date :
1/1/2007
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Nothomb, Amélie
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Je suis un inconditionnel d'Amélie Nothomb. J'ai dévoré tous ses livres avec beaucoup de plaisir même si tous ne sont pas d'égale qualité. Cependant, en refermant celui-ci, je suis très déçu : c'est fade, la chute est mauvaise, le roman semble bâclé. On reste sur sa faim, on aurait espéré qu'elle développe la personnalité des personnages secondaires et même, le comble, de son narrateur. On en vient à se demander si ce « chagrin d'amour si bête qu'il vaut mieux ne pas en parler » est vraiment un « effet Nothomb » ou une paresse de l'auteure. J'ai presque le sentiment que le seul intérêt du livre, de loin son plus mauvais, réside dans les deux premières pages sur le réveil!
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Lovedreamer
(première critique)
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Genre : Fiction
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| | Date :
12/1/2006
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Nothomb, Amélie
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Personnage nothombien par excellence, le héros, solitaire, misanthrope, détaché de toute réalité contingente, coincé dans sa propre logique, amputé des perceptions ordinaires, agissant au-delà du bien et du mal, découvre justement qu'il y a un au-delà et qu'il se nomme amour.
Le livre fermé, je me suis tournée vers les commentaires des internautes, car pour ma part, je n'ai rien à dire sur ce Nothomb. En effet, ce livre est vide, un tantinet gênant pour l'apologie du tueur à gages, mais vide d'émotions comme le héros; enfin, c'est peut-être ça la clé : nous faire découvrir le vide et Radiohead…
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Véronique Vigot
(90 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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| | Date :
11/1/2006
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Nothomb, Amélie
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Plusieurs ont dit qu'il s'agissait d'un des meilleurs Nothomb. Je suis d'accord. L'histoire est celle d'un homme qui, suite à une déception amoureuse, décide de ne plus rien ressentir, et réussit. Il en profite pour devenir tueur à gages. Il trouvera une extase difficile à définir dans le fait de tuer. L'un de ses contrats consiste à éliminer un ministre et sa famille, puis à ramener la serviette du ministre. Il le fera. Mais dans la serviette, il mettra la main sur le journal intime de la fille adolescente du ministre, qu'il baptisera pour lui-même Hirondelle, puisqu'il ignore son nom. L'adolescente l'obsédera, le fera chavirer, occupera toute la place. Il y a des trous dans l'histoire, comme dans tous les Nothomb, mais ceux-ci semblent beaucoup mieux agencés que dans les derniers. Ils laissent une place mesurée aux conjonctures du lecteur, qui apprécie de pouvoir élaborer lui-même les détails qui manquent. Le personnage central est splendide, à sa manière, et l'intellect est exploité d'une manière beaucoup moins froide que d'habitude, même si le personnage est supposé être devenu tout à fait insensible. En plus, le récit comporte une trame sonore, la trame sonore des réflexions du personnage.
Étrange, aussi, ce narrateur masculin sous la plume d'un auteur féminin. Je ne sais pourquoi, c'est la première fois que je le remarque.
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Vicky Corich
(60 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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| | Date :
10/1/2006
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Nothomb, Amélie
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Ça y est, je l'ai lu, le quinzième Nothomb, intitulé Journal d'Hirondelle! Certains diront que c'est toujours la même chose, qu'elle n'innove pas et ne prend pas de risque en livrant son roman à chaque rentrée littéraire.
L'année dernier, elle s'inspirait du concept à la mode du reality-show pour inventer un camp de concentration télévisuel. Ici, elle reprend aussi une fascination de notre époque, celle du serial-killer!
C'est un roman court comme d'habitude, mais ce qui diffère au niveau de la forme déjà, c'est que les parties dialoguées sont beaucoup moins nombreuses et que le roman se fait plus introspectif; le serial-killer, ici un tueur à gages, parle de sa perte de sentiments puis de sa fascination pour le meurtre, le sang et l'absence de relation avec sa victime. Il en tire un plaisir qu'il croyait mort. Il n'y a pas non plus de prénom tarabiscoté qui fait qu'on sait dès les premières lignes qu'on lit un roman d'Amélie Nothomb. En fait, on ne connaît pas le vrai prénom de ce héros; pour certains, il est Urbain, pour d'autres Innocent, deux prénoms papaux!
Puis le roman bascule, le tueur à gages est fasciné par ce qui reste d'une de ses victimes : le journal de celle qu'il appellera Hirondelle (ah, oui, là c'est bien un prénom nothombien!).
Il y a dans les dernières pages un renversement de situation surprenant et le roman se termine d'une manière aussi brutale qu'une mort!
Sur le fond, on remarquera de magnifiques pages sur les sens, entre autres sur l'olfactif. La musique aussi joue un rôle, entre autres les albums de Radiohead; elle fait un parallèle avec Beethoven dans Orange mmécanique. Le roman est plus profond qu'il n'y paraît puisque Amélie parle, encore une fois, de la dualité de la nature humaine et des sentiments qui peuvent faire basculer une personne de l'autre côté. Je suppose qu'elle a rencontré des personnes au vécu agité qui lui ont parlé car l'analyse est très crédible.
Le roman est court et cela permet aussi de s'arrêter sur certaines phrases qui pourraient devenir des devises et y réfléchir.
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Christelle Divry
(832 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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| | Date :
8/1/2006
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Nothomb, Amélie
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Le héros de ce roman, Urbain, vit un moment difficile, une rupture sentimentale, qui l'amène petit à petit à essayer de se déconnecter de toutes les sensations de son corps, en une sorte de suicide sensoriel. Détaché de tout et de tous, il va tomber dans l'extrême, devenir un tueur à gages. Métier dans lequel il va se découvrir un plaisir intense, mélangeant violence et sexe. Son état va faire de lui un tueur très efficace, qui le mènera à une mission où il devra tuer un ministre et sa famille dont l'adolescente, la fameuse Hirondelle. Une rencontre de deux-trois secondes entre les deux, quelque chose se passe... et il l'abat. Mais il va aussi découvrir son journal intime. Le regard de l'adolescente au moment de mourir et ce journal vont transcender notre Urbain, qui va en devenir sentimental, ce qui le menera à sa perte.
Il existe des auteurs reconnaissables entre mille. Nothomb fait partie du lot. Est-ce un compliment? Peut-être. Quoi qu'il en soit, ce quinzième cru n'est pas une mauvaise bouteille alors même que l'auteur avait tendance à s'essouffler. Alors réjouissons-nous! En effet, tout est très nothombien dans le roman, les personnages, les situations, les idées abordées, mais avec, j'en ai eu l'impression, une nouvelle touche. Concernant les dialogues, si savoureux d'habitude, ce n'est plus une touche de changement, mais un pavé en comparaison du reste : ils sont presque inexistants. Urbain et Hirondelle n'échangeront pas un mot, sauf en rêve. Nous sommes bien plus dans l'introspection. Moins de dialogue, plus de texte. Le roman par contre se lit toujours à une bonne cadence et vous tiendra toujours aussi peu longtemps.
Quelques belles pages aussi sur les sensations, leurs pertes puis le plaisir retrouvé avec la jouissance du passage à l'acte (meurtrier). Elles sont une habitude chez l'auteur, mais ça fonctionne toujours aussi bien. Par contre, elle insiste beaucoup sur les sensations auditives, ce qui est, je crois, nouveau chez elle. Autre nouveauté, j'ai eu l'impression qu'elle parlait moins d'elle-même que dans les autres romans. Si on peut comparer Hirondelle à Amélie, on la découvre par le biais du fantasme d'Urbain, peut-être une nouvelle façon de nous parler d'elle.
En lisant Journal d'hirondelle, j'ai cru relire le Journal d'un tueur sentimental de Luis Sepúlveda. Je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer le roman. Et j'ai repensé aussi à Musc de Percy Kemp dans la description - même si le sens n'est pas le même - d'un corps humain possédé par un seul des cinq sens.
En ouvrant Journal d'Hirondelle, j'ai peut-être ouvert un livre, mais je n'ai pas ouvert un roman, j'ai ouvert un Amélie Nothomb® ;). Partant de ce principe, la lecture fut brêve et bonne.
Voilà, la demi-heure Nothomb de l'année 2006 est passée, rendez-vous dans un an...
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Cédric Blanchard
(308 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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| | Date :
8/1/2006
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Nothomb, Amélie
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Journal d'Hirondelle est un récit, une nouvelle, davantage qu'un roman au sens entendu du terme. Un petit chef-d'oeuvre à la fois léger, frêle mais qui évite tous les pièges faciles.
Amélie Nothomb analyse la crise existentielle d'un coursier modeste au coeur brisé par un chagrin d'amour. Et la perte de son emploi. Reconverti en tueur à gages, il découvre l'inavouable : le plaisir de tuer!
Urbain, Innocent... des identités diverses, un destin différent selon ses missions et choix.
Chaque « dégommé » provoque chez lui une intense jouissance physique et mentale, au point d'en devenir boulimique. Urbain ou les tribulations d'un tueur onaniste.
Et Amélie Nothomb de donner, et de nous en offrir, de la cervelle qui gicle, du sang éclaboussant. Comment nettoyer tout ça?
Qu'est-ce que ça fait de tuer? Et qui ne s'est jamais un jour, même l'espace d'une seconde, posé la question?
À l'instar d'Acide sulfurique, mais en plus introspectif, nous quittons les reality-shows télés pour l'univers hollywoodien grotesque : voilà le triomphe du kitsch morbide, les faits divers crapuleux bon marché dont on nous inonde en place d'expliquer ce monde en déliquescence!
Elle frappe... en plein coeur !
Là où nous sommes à la fois spectateurs et voyeurs d'un grotesque triste.
Apothéose finale : l'assassinat d'une famille entière et la découverte d'un journal intime qu'il lit. Urbain devenu Innocent, c'est fou d'amour pour son Hirondelle que se termine sa tribulation : cette folle course du coursier-tueur au coeur tendre et perverti, hésitant puis choisissant entre revolver et transport amoureux l'espace d'une fin.
Une cinglante dénonciation de cette marche épouvantable vers la mort de nos sociétés, leurs divertissements barbares, leur désordre cynique, mais Nothomb en lieu de s'en attrister et de céder à l'abattement, en tire caricature d'un noir profond sur canapé rieur!
Avec malice et tendresse, espièglerie et sérieux, elle rit, invente, caricature la monstruosité.
Les mots clairs, choisis, comme d'une fine broderie littéraire, le style épuré travaillé tombent tout droit de l'imaginaire pétulant de son auteur. Amélie joue, évoque Rousseau, Aristote et... Radiohead. Analogie réfutée d'avec Orange mécanique, bien que...?
Et en thème récurrent mais toujours et plus que jamais d'actualité, ce terrifiant dualisme de la nature humaine : ni noir ni blanc, mais comme toujours gris avec toutes ses variantes.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Albin Michel, 2006, 136 p. , ISBN : 2226173358
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| | Date :
8/1/2006
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Livre(s) de Amélie Nothomb critiqué(s) sur le Guide
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