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Taylor, Kathrine Kressmann 
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En Allemagne dans les années 30, il ne fait pas bon être pasteur. Le nazisme s'installe et prend le pouvoir de façon plutôt autoritaire. Toutes les institutions y passent. Et même l'Église. Alors quand on est jeune, que l'on veut devenir pasteur, que son père est un grand pasteur de la région et que l'on est issu d'une famille riche, on fait des bonds devant les idées nazies. Voilà le monde dans lequel évolue Karl Hoffmann, pasteur en formation dans une université allemande de théologie. Durant ces quelques années de formation, durant la montée du parti nazi, il va assister à toutes les transformations de sa société. Mais il va devenir aussi, et surtout, un acteur, parmi d'autreS, de la résistance de l'Église qui va à son déclin provoqué par les nazis.
Ce roman est une biographie romancée. Les faits sont donc basés sur des évènements réels même si ce qui fait la vie du personnage principal a été romancé. Ce roman a été publié aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, et au vu de la sensibilité du sujet, il fallait ne pas tout divulguer. Ce qui est intéressant avec ce roman, c'est de découvrir comment l'Église a lutté contre l'utilisation de la religion par le parti nazi. On voit l'affaire sur plusieurs années à travers les yeux d'un des protagonistes même, ce qui nous met au plus proche de la situation. La sensibilité de l'auteur comme celle de celui qui témoigne est quelque chose de très poignant.
Mais malheuresement, il faut voir un point important. Que l'auteur est protagoniste de l'histoire. Autant cela peut être un avantage pour la chaleur de l'histoire, autant cela est un inconvénient pour la véracité historique. En effet, l'auteur a mal évalué la situation de l'Église, notamment dans sa résistance à la montée du nazisme. Il est un résistant et nous fait part de ses activités de résistant, lui et ses amis. Mais il ne fait pas, parce que très impliqué dans l'affaire, la distanciation nette entre ce qu'il aurait souhaité et ce qui s'est réellemment passé sur toute la dimension du territoire allemand. L'auteur ne pouvait pas, malgré toute sa bonne volonté, connaître l'ampleur des faits sur tout son pays, c'est normal, mais ça joue, surtout avec une lecture 60 ans après les faits, en sa défaveur. Et il faut bien voir aussi que son message, en offrant la possibilité de rédiger ce livre, était de montrer l'ampleur des dégâts provoqués par le nazisme. Et qu'il ne pouvait donc qu'amplifier les faits.
Le roman est suivi d'une annexe qui éclaire les points dont je fais part ci-dessus, et dont je me suis inspiré en partie. Bien que j'avouerai que le manque d'objectivité de l'auteur m'ait sauté aux yeux sans lire l'annexe (étude en histoire oblige).
Un roman qui, malgré un manque d'objectivité pardonnable, est passionnant et montre des résistants dans le camp allemand. À lire.
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Cédric Blanchard
(308 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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11/1/2002
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