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Jeunes filles sur la route
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Boteva-Malo, Tania
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Officiellement candidat au Prix Interallié 2009, ce livre vous plongera dans l’univers troublant et sensuel de la vie secrète d’une jeune fille, Katia.
Cinq tableaux intimistes qui se lisent et se relisent sans cesse. Une atmosphère, une époque, des personnages troublants. Des extraits de Jeunes filles sur la route seront lus lors de la commémoration des 20 ans de la chute du mur de Berlin.
Jeunes filles sur la route est une œuvre habitée. Une œuvre dans laquelle vous trouverez les traces de « disparus » qui veillent. Ce livre, dont l’existence en langue française relève de l’improbable, constitue une partie de la mémoire de l’Humanité.
Le régime communiste n’y est visible qu’à l’état de traces, mais ces traces sont authentiques car elles proviennent d’un auteur contemporain aux événements : une atmosphère plus qu’un jugement, un fait tout simplement.
On observe dans Jeunes filles sur la route un crescendo dans la découverte de la duplicité de l’existence à travers la schizophrénie des personnages, d’une famille, de toute une nation voire de la vie elle-même. Entre le lézard à deux queues ou le cadavre ressuscité : le rictus de l’absurde et du sens se côtoient dans une oeuvre universelle, dont le lieu d’action reste indéterminé mais se devine parfois. La qualité d’écriture de cet ouvrage est sa principale force : l’oeuvre cherche la perfection dans le détail. C’est une oeuvre à tiroir, une oeuvre miroir dont le sujet principal est l’amour, dont la recherche esthétique est la force première.
Plusieurs récits qui s’entremêlent, un roman que l’on devine dans les grandes lignes. Une œuvre étonnante, bizarre, à la croisée des genres. Le sujet d’étude de ce livre: l’amour, le cœur humain. Les personnages rencontrés, la plupart du temps des déclassés: artistes, femmes, personnes décédées. L’héroïne est complexe comme les femmes de la vraie vie. L’écriture est chirurgicale, imagée et efficace.
Katia sur le chemin de la vie à travers cinq tableaux où se rencontrent la vie, la vieillesse, la mort, l’amour... L’histoire d’une jeune femme qui découvre son identité, son «visage» à travers le visage des autres: celui de la jeune mère abandonnée par l’homme qu’elle aime, celui de sa grand-mère morte Todora, celui de l’amant trahis aux yeux de chien battu ou de l’artiste humilié aux mains magiques, celui de la fille qui accompagne dans la mort sa mère (ayant perdu les traits de son visage) maquillée comme un dernier pied de nez face au néant, celui d'un régime totalitaire avec des slogans vidés de sens pour l'«avenir radieux du peuple»...
La beauté passagère, une «nymphe» dans les nuées, la« salope » qui broie les hommes? Katia détruit pour mieux comprendre l’amour «la chose la plus insaisissable » qui soit.
Ce livre tout entier enchante.
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Stéphane Favereaux
(première critique)
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Genre : Fiction
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Édition : Artisfolio, 2009, 164 p.
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6/1/2009
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