Echenoz est publié chez Minuit donc automatiquement on va essayer de trouver chez lui des qualités profondes, géniales. Ou bien je suis bête, ou Echenoz a réussi à duper le critique mais ses romans sont d'une platitude profonde: nullité au niveau de l'intrigue, ce qui chez Minuit n'est pas une tare (voir Beckett) mais aucun apport au point de vue de la technique narrative, de la vision du monde. Maintenant quand je lis qu'un critique comme P. Lepape du Monde voit dans son oeuvre une entreprise de «subversion du roman», je demande qu'on m'explique. Intrigues d'un intérêt total, vagues jeux sur le langage qui sont un peu originaux. La lecture de plusieurs romans successifs dudit auteur tellement encensé me pousse à me demander si je ne suis pas totalement idiot tant d'un roman à l'autre on a l'impression de se retrouver dans le même livre (idéal pour s'endormir: les héros s'ennuient souvent comme le lecteur). Question finale: cela fait-il bien dans un milieu bobo parisien de dire que l'on prend son pied en lisant les histoires sans aucun intérêt et terriblement artificielles d'Echenoz. Mieux vaut une bonne intrigue policière qui s'assume comme telle qu'une pseudo-écriture subversive de la littéraure de genre.
En un mot: aimer Echenoz = snobisme. Ceci dit, il se lit avec une facilité déconcertante tant il manque de profondeur. Vive le Minuit de Beckett ...ou de Mauvignier ou de Ndiaye: là au moins il y a une véritable expérience littéraire.