« Beausoleil c'est un beau nom je trouve. En été sur tout. Puis en hiver aussi des fois. Moi c'est Sylvain Beausoleil que je m'appelle. Je suis pas un vrai débile. Je suis rien qu'un déficient. Je le sais parce que la première fois que j'ai été chez ma travailleuse ça fait long tant elle avait des pages sur son bureau. Elle a dit Tiens tu es D A 1 j'aurais jamais pansé. »
C'est sur ce début à la Howard Buten (Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué) que commence le journal de ce drôle de personnage. On comprend rapidement la raison de cette drôle d'orthographe : quelqu'un lui a offert un ordinateur sur lequel est désactivé le correcteur syntaxique, mais où l'orthographe est automatiquement corrigée. Le choc passé, on réussit pourtant à vivre le récit beaucoup mieux que
si la lisibilité orthodoxe en avait été assurée. C'est une
expérience toute simple.
La trame pourrait être dramatique pour qui a lu La chair disparue puisque Sylvain travaille au bureau de gestion des greffes d'organes. Il profite d'un programme d'insertion des personnes handicapées. Son travail consiste à placer les lettres de réponses aux potentiels bénéficiaires dans les enveloppes préadressées. Justement, un de ces clients découvre que Sylvain peut l'aider à construire un commerce très lucratif.
À lire en une soirée. C'est léger et pourtant dérangeant. Allez donc savoir si ce n'est cette habile façon de traiter l'orthographe...