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Guerre de Troie n'aura pas lieu (La)
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Giraudoux, Jean
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Hector et ses troupes rentrent d’une guerre gagnée contre une ville voisine. Il est tout heureux de retrouver Andromaque et son fils. Il est las de la guerre qu’il n’aime pas et n’envisage que de profiter de cette paix nouvellement instaurée. Il en va de même pour ses troupes.
Il apprend ce qui est arrivé à Paris et, comme Cassandre et Andromaque, il n’en présage rien de bon. A peine a-t-il vu Priam, son père, qu’il comprend que de nouvelles difficultés vont naître pour Troie.
Et voilà que la flotte grecque se présente. Est-il encore temps d’éviter cette guerre ?... Hélène accepte, pour sauver la ville, de retourner chez Ménélas mais Paris s’y oppose violemment. Il ne peut plus envisager sa vie sans sa grecque. La beauté d’Hélène fait aussi que nombreux sont ceux qui, dans la ville, ne pourraient envisager de la rendre aux Grecs. C’est un peu comme si elle était devenue la fierté des Troyens.
Le plus important de toute cette histoire va découler d’un long dialogue entre Hector et Ulysse. Il en ressort qu’il serait de toute façon trop tard pour les Troyens de rendre Hélène à Ménélas. L’offense est faite et nul ne pourrait prétendre et certifier que ces deux là n’auraient pas couché ensemble depuis le départ de Sparte.
D’autre part, Ulysse, dernier négociateur possible avec Hector, fait bien comprendre que le problème n’est vraiment plus là. Les Grecs ont rassemblé tous leurs alliés, les armes, les bateaux etc. Ils sont ici pour le butin qu’ils espèrent ramener. La richesse de Troie est bien trop éblouissante pour qu’ils abandonnent cet espoir.
Nous connaissons tous la suite de l’histoire.
Cette pièce est superbement écrite et envisage toute cette histoire sous un autre angle. Il convient également de la mettre dans son contexte soit celui de la guerre de quatorze et l’approche de celle de quarante. Elle date de 1935 et c’était Louis Jouvet qui jouait le rôle d’Hector.
Connaissant l’histoire ou non, cette pièce vaut vraiment la peine d’être lue tellement elle est belle, écrite dans une langue qui n’est plus utilisée aujourd’hui. Il y a ici foison de grandeur !
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Hubert Viteux
(225 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Théâtre
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Édition : Grasset, 1949, 199 p.
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| | Date :
10/1/2007
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Guerre de Troie n'aura pas lieu (La)
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Giraudoux, Jean
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Ecrite en 1935, La Guerre de Troie est avant tout l'expression d'une fatalité et de la lutte inégale qui oppose les hommes à leur destin. Hector, l'ancien combattant, rentre à Troie, persuadé de l'inutilité des guerres, quelles qu'elles soient. Il est l'exacte antithèse de Démokos, qui pare la guerre de toutes les vertus (héroïsme, exaltation des morts, bon droit...). Pourtant, ni l'un ni l'autre ne sont totalement libres de leurs actes ni de leurs pensées. Dès la première scène, Cassandre attire l'attention du spectateur sur le destin qui, une fois ébranlé, ne peut être arrêt : « Je tiens seulement compte de deux bêtises : celle des hommes et celle des éléments. » La guerre échappe aux hommes et, quelle que soit leur volonté, des hasards, des éléments incontrôlables (l'enlèvement d'Hélène, Oiax le grec ivre, la mort de Démokos...) président à son déclenchement.
À travers sa vision pessimiste et son scepticisme quant aux chances qu'ont les hommes de bonne volonté de se faire entendre en pareilles circonstances, Giraudoux présentait les événements qui allaient bouleverser le monde en 1940.
Mais si la pièce peut être replacée dans un contexte historique, son écriture, sa parenté au thème antique ainsi que la distance par rapport au modèle et aux événements (anachronismes) en font une pièce actuelle.
Elle est d'abord une mise en garde, un avertissement. Hector, malgré sa bonne volonté et l'ardeur qu'il met à défendre la paix, reste impuissant. Tout comme Démokos, qui semble triompher, ne peut rien sans la foule qui le soutient. C'est le peuple qui lynchera Oiax et rendra la guerre inévitable. La fatalité en soi n'existe donc pas? Pas au sens d'un destin inéluctable. Ce sont les hommes qui forgent leur destinée.
Selon Giraudoux, le malheur réside dans le fait que ce ne sont pas les intellectuels qui décident en fin de compte mais la foule qu'un hasard, un accident suffit à faire basculer dans un camp ou dans l'autre.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Théâtre
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Édition : Poche, 240 p. , ISBN : 2038717133
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| | Date :
1/1/2006
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Livre(s) de Jean Giraudoux critiqué(s) sur le Guide
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