|
* |
|
|
|
Jaworski, Jean Philippe
|
|
Avec Jaworski et après Damasio, la fantasy française, s’enorgueillit d’un nouvel esthète.
Toutefois, autant le style de Damasio est élégant jusqu’à l’expérimental, autant celui de Jaworski est raffiné parfois jusqu’au classicisme.
Prof de lettres, ses influences (clairement lisibles dans son premier ouvrage, Janua Vera) vont de Chrétien de Troyes à Maupassant en passant par Machiavel ou Dumas.
Rôliste expérimenté (il est l’auteur, entre autres de Te deum pour un massacre) on lui découvre facilement une parenté avec Terry Pratchett ou Gene Wolfe.
Dès lors, il n’y avait pas de meilleur choix que Benvenuto Gesufal comme personnage principal de son premier roman.
En effet, assassin patenté, il évolue aussi bien dans les très hautes sphères que dans les bas-fonds de la République de Ciudalia (Un croisement entre la Rome Antique et les Florence, Gênes et Venise du Quattrocento).
Intelligent, désabusé et sarcastique, il constituait un narrateur idéal, permettant à l’auteur de donner libre cours à ses fantaisies stylistiques au gré des situations.
Ah, l’argot de la guilde des chuchoteurs...
Il ne faudrait cependant pas réduire Gagner la guerre à un exercice de style. Classieux mais vain. Au contraire. Construit sur une base narrative robuste et très solidement documenté, il s’agit bien d’un grand roman d’aventures à la limite du roman historique.Car si la dimension fantastique est bien présente elle sait se faire discrète et renforce encore notre impression de familiarité avec le Vieux Royaume.
En effet, plus que les histoires de nains et d’elfes, ce qui intéresse l’auteur ce sont les innombrables complots et machinations politiques auxquels Benvenuto va se trouver mêlé et surtout dont il devra se sortir. Par tous les moyens.
Soucieux de réalisme, voire méticuleux, l’auteur nous dévoilera alors tous les aspects de sa personnalité. Violent, froid, cynique et sans scrupules, bref : une parfaite ordure, mais aussi et avant tout, un personnage complexe, au charme et à l’humour ravageurs.
Envoûtant, qu’on ne quitte qu’à regret, recommandé par moi.
A noter que ce roman est issu de la nouvelle « Mauvaise donne » incluse dans Janua Vera, ce recueil auquel le Vieux Royaume (déjà) sert de cadre et dont la lecture constitue l’indispensable préliminaire.
Suggestion(s) de lecture : Janua Vera : Janua Vera, Mauvaise donne, Le service des dames, Une offrande très précieuse, Conte de Suzelle, Jour de guigne, Un amour dévorant (nouvelle ajoutée à l’édition originale grand format), Le Confident
|
|
Shadrak
(10 critiques, cliquez pour les voir)
|
|
Genre : Science fiction et Fantaisie
| |
Édition : Les moutons électriques / Folio
Collection : La bibliothèque voltaïque
|
| | Date :
10/1/2012
* nouveauté *
|
ajoutez votre critique |
Livre(s) de Jean Philippe Jaworski critiqué(s) sur le Guide
|
|
|
En ligne : 8712 visiteur(s)
|