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Bradbury, Ray
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Montag est un pompier, mais pas comme nous les connaissons aujourd'hui. C'est un pompier qui allume des feux, pensant d'ailleurs que cela a toujours été le rôle des pompiers! Les livres sont interdits, alors dès que des livres sont découverts dans une maison, les livres sont arrosés de pétrole et brûlés en de terribles autodafés, et la maison avec. La culture est vue comme dangereuse, elle menace l'équilibre. Il n'y a plus d'histoire, plus de mémoire, plus de passé. Plus de cellules familiales. On note aussi la prépondérance des médias, de la télévision qui est désormais à taille humaine.
Montage sait qu'il se passe quelque chose, que ce monde est artificiel, et c'est lorsqu'il commence à voler quelques livres que tout commence….
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Lyvia
(7 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Science fiction et Fantaisie
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12/1/2008
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Bradbury, Ray
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451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Ray Bradbury avait 25 ans quand les bombes atomiques sont tombées sur le Japon. Cet événement, comme pour plusieurs écrivains de son époque, allait meubler sa dramatique de vie. En 1952, il écrit un roman, Fahrenheit 451 qui utilise ce thème comme toile de fond.
En effet et pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'être humain dispose désormais, par la bombe atomique, d'un moyen concret d'accomplir la fin du monde.
Voilà normal que l'écrivain Bradbury en fut bouleversé. Il tente d'expliquer, au moyen de son roman, ce qu'on pourrait appeler le mécanisme psychique collectif qui installe les conditions sociales propices au déclenchement de l'anéantissement du genre humain.
Mais ce n'est pas tout! Fahrenheit 451 oppose la télévision aux livres. Dans ce roman, la police est remplacée par des pompiers qui, paradoxalement, sont employés à mettre le feu aux maisons et aux livres qu'elles contiennent. A-t-on appris d'une quelconque façon que vous aviez des livres chez vous? Quels qu'ils soient, si quelqu'un le sait et appelle les pompiers, ceux-ci viendront mettre le feu chez vous pour détruire les livres, votre maison et vous éliminer vous-même.
C'est aussi et avant tout la dictature de la bêtise, de l'intolérance... et force reste de constater que la vision Bradburyenne s'avère des plus prémonitoires !
C'est aussi une critique de la télévision. Bradbury explique par l'absurde d'une société pro-TV et anti-livres que l'endormissement provoqué par l'arrivée massive de ce média va détruire la connaissance et instaurer un état de guerre effectif, latent et cyclique.
Je trouve étonnant et très intéressant cette équation sur laquelle Bradbury attire notre attention: Instruisez-vous par les livres, et ce sera la paix sur terre! Détruisez les livres et le savoir, et vous vivrez la guerre et la destruction!
Cette thèse est d'autant plus étonnante que, paradoxalement, Bradbury met dans la bouche du chef pompier, le capitaine Beatty, les meilleurs arguments qui soient pour justifier qu'on interdise aux gens la lecture. Son plaidoyer anti-livre est très convaincant. La profusion de paroles et d'images endort l'esprit et empêche la réflexion que permet la lecture d'un livre. « Un livre est un fusil chargé dans la maison d'à côté. Déchargeons l'arme. Battons en brèche l'esprit humain. Vous n'êtes rien du tout. [...]
C'est dans la bouche du sage Granger que s'achève la réflexion: pour commencer, nous allons construire une miroiterie et ne produire que des miroirs pendant un an pour nous regarder longuement dedans ». Le miroir étant un outil qui sert à se voir soi-même, comme le recommandait Socrate : « Connais-toi toi-même! » Bradbury faisant ainsi par son roman Fahrenheit 451 un plaidoyer en faveur des livres, ultime outil de connaissance de soi, tout en nous mettant en garde contre ses excès possibles dans le but de nous délivrer de la guerre destructrice qui se larve dans ceux qui ne cherchent que les plaisirs faciles.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Science fiction et Fantaisie
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| | Date :
2/1/2008
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Bradbury, Ray
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Je ne suis pas une grande lectrice de science-fiction. Cette histoire m’a pourtant captivée, et pour plusieurs raisons.
On se retrouve catapulté dans un monde où les relations interpersonnelles sont limitées. Le besoin n’y est plus, puisque la télévision existe. Les pompiers n’éteignent pas les feux; ils les allument. Et ils ne les allument pas n’importe où : on brûle les maisons où sont cachés des livres. Les livres, sous toutes leurs formes, de tous les styles, sont fermement prohibés puisqu’ils sont malsains : ils colportent des histoires fausses. Il existe un certain malaise, il y a des dissidents qui risquent beaucoup pour sauver des livres et leurs histoires. Et il peut arriver que, témoin du trouble du pauvre bougre qui choisit de brûler avec ses livres, un pompier se questionne. Qu’y a-t-il de si précieux dans les livres pour qu’on se donne tant de mal à les sauver, au mépris de la loi?
La langue de Bradbury est particulière dans le domaine de la science-fiction. Le récit est empreint de mélancolie et de couleurs chatoyantes, de comparaisons relatives au feu, aux flammes, au bruit. Le personnage principal se pose des questions universelles : qu’en sera-t-il de notre futur? Dans son univers, les livres sont prohibés parce qu’ils ont, de toute façon, été peu à peu délaissés par les lecteurs. Des questions s’imposent donc au lecteur de Fahrenheit 451 : qu’en sera-t-il de notre futur? Les livres ont-il déjà perdu tout leur sens?
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Vicky Corich
(60 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Science fiction et Fantaisie
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| | Date :
2/1/2007
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ajoutez votre critique |
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Bradbury, Ray
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Pour de bonnes ou mauvaises raisons, la science fiction (SF) est un genre littéraire qui ne
réussit pas à sortir du cénacle de quelques connaisseurs, à l'exception des grands classiques de
H.P. Lovecraft, A. Huxley ou P.H. Dick. À ce panthéon, les livres de Ray Bradbury, Fahrenheit 451 en tête, tiennent une place particulière.
Alors que trop souvent, les récits de SF mettent en scène des mondes aux mains de dictateurs
ou narrent la conquête d'univers lointains, F 451 a pour cadre la Terre à une époque que nous
espérons lointaine et narre l'histoire d'un pompier, Guy Montag, dont le métier consiste à
brûler les livres. Ceux-ci sont en effet considérés comme des outils antisociaux qui favorisent
une société permissive. Pour le bien collectif, il a été décidé de les détruire
systématiquement de façon à ne plus se consacrer qu'à l'essentiel : produire et se distraire « sainement ». Au lieu d'adhérer à cette politique, Montag s'interroge sur la place de l'homme
dans cette société du spectacle qui a banni toute forme de réflexion, jusqu'à rompre
spectaculairement avec elle et à rejoindre la « résistance » composée d'intellectuels apprenant
les livres par cur pour les maintenir vivants.
Fahrenheit 451 peut s'interpréter de deux manières non exclusives.
Premièrement, la dénonciation de la censure. Comme les livres sont censés permettre à tout un
chacun de s'informer et de mettre en perspective le monde tel que nous le vivons, il faut les
supprimer pour conforter son pouvoir dans une société qui se veut consensuelle et respectueuse
des minorités (l'auteur fait ici preuve d'un grand sens de l'anticipation en dénonçant le
politiquement correct de notre époque qui ravage toutes les formes de création). Ici, la
connaissance n'est pas un moyen de développement (ce que plus personne ne semble croire
maintenant) mais le germe de l'anarchie. Bradbury va plus loin en sous-entendant que la
connaissance permet de ne pas répéter les erreurs du passé (le livre se clôt par la guerre). En
bémol, cette idée exprimée ainsi nous semble mériter un peu plus d'analyse que ce que fait
l'auteur. Gardons-nous de croire, contrairement à ce que Bradbury peut laisser penser, qu'une
société de citoyens responsables et intellectuellement développés constitue LA barrière à la violence et aux guerres.
Deuxièmement, l'auteur met en évidence que la politique de destruction des livres et
d'abrutissement des masses n'est pas le fruit du rêve d'un dictateur (thème récurrent en SF)
mais la politique choisie par le peuple dans un système démocratique. Les gens ne veulent plus
entendre parler des problèmes du monde pour ne plus s'occuper que d'eux-mêmes en se
divertissant. Pour ce faire, la télévision est le vecteur numéro un des loisirs et le substitut de la
pensée. La TV pense pour les citoyens et si une information est diffusée dans la petite
lucarne, c'est qu'elle est vraie. De toute façon, le système est bâti de telle manière que les
spectateurs n'ont pas le temps de tirer leurs propres conclusions.
Cette dernière thèse replacée dans le contexte actuel de la bataille entre groupes de loisirs
(Vivendi, AOL Time Warner, Disney...) prend tout son sens même s'il ne faut pas donner plus de
crédit que nécessaire à ceux qui prophétisent l'accélération de la standardisation de la
culture depuis quelques années.
Quarante-neuf ans après la rédaction de Fahrenheit 451, la conclusion reste d'actualité : il
faut étudier et lire pour penser par soi-même. Même si la méthode est parfois ardue, les
efforts sont nécessaires pour qui veut éviter de faire partie d'une société lobotomisée. Et
n'oublions pas de se montrer critique car celui qui accepte sans questionnement ce qu'on lui offre
va au-devant de grandes désillusions.
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Pierre Samain
(8 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Science fiction et Fantaisie
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| | Date :
avant 2001
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ajoutez votre critique |
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Bradbury, Ray
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S'il y a deux uvres que l'on doit retenir de Ray Bradbury, il s'agit des
Chroniques martiennes et de Fahrenheit 451, deux chefs-d'uvres.
Dans un monde futur, les pompiers ne sont plus ceux qui éteignent les feux,
mais ceux qui les allument. Et ce dans le but de détruire les livres, de
détruire la culture qui nous fait réfléchir, fait de nous des personnes
indépendantes. Et un pompier va découvrir la joie de lire, d'apprendre, de
rêver, et se rebeller contre le système en place. Il va vouloir rouvrir le
monde à la culture. Mais la société dans laquelle il vit est faite pour
rejeter tout ce qui n'est pas le plaisir immédiat, plaisir bien illusoire
dans une société où parler au premier inconnu qui passe est synonyme d'antisociabilité.
L'auteur fait là, avec beaucoup de clairvoyance, la critique de notre
société de masse, de plaisir, de consommation, d'acculturation.
Critique cinglante d'une société sans rêve, où la volonté de ne pas changer
le système en place vaut tous les sacrifices, même ceux des livres, source
parfaite de culture. Mais Ray Bradbury ne nous offre pas une vision trop
noire et, par l'intermédiaire d'un groupe de résistants, nous fait espérer un
retour à un monde plus humain, le jour où les hommes verront que l'on se
dirige droit dans le mur.
Ce livre est passé à la postérité depuis bien longtemps, et avec les thèmes
abordés, on comprend pourquoi. Ce livre a notamment inspiré Amélie Nothomb,
entre autre avec la critique du système éducatif en place, où il vaut mieux
avoir une tête bien pleine plutôt que bien faite, où il faut lire ses classiques dans la catégorie « roman-minute ». Amélie Nothomb, dans Péplum, avait repris cette idée en nous emmenant dans un monde où la culture était réduite elle aussi à des résumés de 10 lignes dans les dictionnaires.
Mais le thème même de Fahrenheit 451 est le thème des Combustibles d'Amélie
Nothomb (les livres brûlés). Quant à la scène de la poursuite, à la fin du
roman, elle a inspiré Running man de Stephen King.
Roman visionnaire dans la même veine que 1984 de George Orwell ou
Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, Ray Bradbury s'impose ici comme un
critique clairvoyant, ayant un extraordinaire recul sur la société de son
époque, vision qui est toujours d'actualité. Et parce que la culture se
résume à des résumés et le plaisir à un faux-semblant, ce livre se doit d'être lu.
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Cédric Blanchard
(308 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Science fiction et Fantaisie
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| | Date :
avant 2001
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Livre(s) de Ray Bradbury critiqué(s) sur le Guide
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