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McGahern, John
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La fin d'un homme et de son époque.
Le meilleur roman de McGahern (à mon humble avis); il raconte les dernières années de la vie de Moran, militant de la guerre d'indépendance. Cet homme est revenu de tout et, ayant conscience qu'on lui a volé sa victoire, il en ressent une certaine amertume.
Dans sa ferme de « Grande Prairie » Moran, veuf depuis plusieurs années, vieillit inexorablement; entouré de ses filles, il règne sans partage sur son domaine. Il s'est fâché avec son compagnon de lutte, le seul ami qui lui restait. Il se remarie. La présence de Rose amène une certaine sérénité dans la ferme, les filles sont plus joyeuses, la vie plus agréable, et le temps passe, les enfants partent et reviennent, mais l'incompréhension règne. Moran est rattrapé et dépassé par le monde moderne, ses sacrifices envers son pays furent loin de correspondre à sa vison idéaliste.
Des personnages remarquablement étudiés. Moran, individualiste hautain, est dur envers lui-même et les autres, et ses positions sont très tranchées. Il représente les rebelles qui ont gagné la guerre, et qui ont été évincés de la paix et du pouvoir :
« C'étaient les médecins et les prêtres, et non les vrais rebelles combattants, qui jouaient maintenant le rôle le plus important dans le pays. Les prêtres, eux au moins, devaient payer pour ce rôle par le célibat et la prière. »
Rose joue un très grand rôle dans ce livre, comme souvent les secondes épouses dans l'œuvre de MacGahern; peu à peu, avec l'aide de ses belles-filles, elle humanisera le vieil homme, lui apportant douceur et bonté.
Lucke, fils aîné, copie conforme de son père, a quitté le foyer définitivement; il sert d'exutoire et de prétexte à la violence du père. Son cadet Michael aussi partira en Angleterre.
Les filles, sortes de fantômes, craignant ce père tyrannique, partiront pour trouver une vie normale; elles le chériront malgré tout.
Ce sont ces femmes qui garderont la mémoire de Moran et seront l'avenir de l'Irlande.
Une écriture brillante et simple, l'éternel rythme des saisons, des foins et de la vie de la ferme. Une histoire ordinaire, belle, mais la mort l'emporte toujours.
« Un drapeau tricolore aux couleurs passées recouvrit le cercueil. »
« Un petit homme coiffé d'un chapeau de feutre brun, assez vieux et assez raide pour avoir combattu aux côtés de Finn et d'Ossian, émergea de la foule. Avec un profond respect, il ôta son chapeau avant de plier le vieux drapeau usé. »
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Eireann 32
(11 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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12/1/2005
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