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De Rosnay , Tatiana
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Le 16 juillet 2002 s'apprête à commémorer le 60e anniversaire de la rafle du « vel d'hiv ». Pour nous faire revivre cette période sombre et trop longtemps occultée de notre histoire, la rafle du Vel d’hiv, Tatiana de Rosnay évoque l’histoire d’une petite fille de 10 ans victime innocente de la barbarie et de la lâcheté des hommes.
Sarah Starzynski enferme son petit frère Michel dans un placard au moment où la police française vient les chercher, sa mère et elle. Le père, qui s’était caché, les rejoint. Les policiers rassemble le convoi dans le sinistre vélodrome d’hiver.
De nos jours, Julia, journaliste américaine d'une quarantaine d'année, couvre l'évènement du soixantième anniversaire de cette rafle. Elle se laisse emporter par son enquête et devient obsédée par l'une de ses découvertes. Son futur appartement, qui appartient à sa belle-famille française, aurait été arraché à une famille juive qui a été arrêtée lors de cette rafle. Mais un drame s'est produit ce jour-là, qui changera la vie de Julia. Sortira-t-elle indemne de ses recherches ?
Il y a dans Elle s'appelait Sarah des scènes inoubliables, notamment l'enterrement de leur étoile jaune par les deux jeunes héroïnes, l'explication dans la voiture entre Julia et son beau-père, le retour de la jeune fille dans l’appartement de ses parents ...
Avec ici les thèmes de la collaboration française, le lecteur ému apprend davantage sur la rafle du Vel d’hiv et même sur les camps. Ce sont des souvenirs souvent abordés, mais d'une manière plus froide qu'ici. En effet, l'émotion vient de l'histoire de Sarah, ce qui rend bouleversant ce sujet.
On assiste, atterré, à ces scènes de rafles où des parisiens apathiques ou hostiles regardent passer les familles arrachées à leurs biens et plus tard à leur vie. Des camps vichystes et longuement « dissimulés » dans l'oubli, comme Noé, Gurs, Récébédou, Les Mille, Rivesaltes ou Beaune-la-Rolande et tant d'autres.
Elle s'appelait Sarah est tout à la fois un très bel hommage à toutes ces familles, un témoignage indispensable sur une page d’histoire trop longtemps occultée et un époustouflant et magnifique roman.
Avec Elle s'appelait Sarah, Tatiana de Rosnay revisite une page sombre de l’histoire de la France, et offre un roman bouleversant qui grave dans l’imaginaire le visage triste et fragile d’une héroïne qu’on n’oubliera jamais.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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5/1/2007
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