Imprimer la Page | Fermez la fenêtre

Nietzsche__ Stefan ZWEIG

Imprimé depuis: Guide de la bonne lecture
Categorie: Littérature
Nom du Forum: Critiques
Description du Forum: Vous déposez vos critriques ici et nous en discutons!
URL: http://www.guidelecture.com/forum/forum_posts.asp?TID=6426
Date: 08 mai 2024 à 20:58
Version logiciel: Web Wiz Forums 8.03 - http://www.webwizforums.com


Sujet: Nietzsche__ Stefan ZWEIG
Posté par: denis76
Sujet: Nietzsche__ Stefan ZWEIG
Posté le: 20 janvier 2021 à 03:52
Mes deux auteurs « en tête de gondole « sur mon profil, l'un présentant l'autre ! Waouh !
Il faut dire que j'aime les écrivains avec des tripes, les passionnés, et tous deux le sont !
Ils ont une passion commune pour la vérité et l'humanité, jusqu'à en avoir mal à la tête, jusqu'à en devenir fou pour l'un et se suicider pour l'autre !
Donc, je me suis dit, en fouillant dans la belle et fournie librairie du centre ville de Blois :
« Qui, mieux que Stefan Zweig, qui en plus écrit très bien, peut connaître Friedrich Nietzsche, et sa vie intérieure ? »
.
Je trouve l'auteur excellent dans tout ce qu'il écrit : ses nouvelles, son roman, ses biographies.
Donc rien de te qu'un Stefan Zweig pour rentrer dans la tête d'un Nietzsche, et quelle tête perturbée !
.
C'est en lisant « Ecce Homo », une sorte d'autobiographie de Nietzsche que je n'ai pas encore lue, que Stefan Zweig a fait la lumière sur cet auteur tortueux.
Nietzsche est un lutteur de l'esprit. Il fait les choses à l'envers de ses « collègues ». Après s'être posé comme professeur de philologie à Bâle à 24 ans, il s'échappe à la recherche de la liberté et de la vérité, à différents endroits, dont Sils-Maria, puis Nice et l'Italie. Il est malade des nerfs, trop sensible ( comme l'auteur ), et s'auto-médicalise en allant de ville thermale en ville thermale. Quand il découvre le Sud et sa lumière, il ne revient plus en Allemagne, pays trop triste et trop lourd pour lui. A l'inverse de Goethe et Kant qui posent les bases de leurs réflexions, puis sagement, les développent, comme un arbre grandit en épaississant son tronc, lui est un phénix, qui se consume, accouche d'un livre dans la douleur, puis renait de ses cendres pour attaquer autre chose. Il fonctionne hors des sentiers battus. Ce n'est pas un philosophe, dit Zweig, mais un philalèthe, un pirate, un révolté, un homme toujours en colère,
Zweig insiste beaucoup sur les douleurs de Nietzsche :
1 ) douleur physique, maux de ventre, maux de tête...On le représente plein de vigueur, de force, moustache conquérante, mais c'est un être délicat, qui choisit ses plats avec parcimonie, et qui est pauvre, et, comme un autre génie incompris, Van Gogh à Auvers, finira sa vie intellectuelle dans une petite chambre, à Turin.
2 ) douleur mentale d'être incompris : ses amis s'éloignent de lui, les Allemands ne comprennent pas l'intérêt de ses livres, et il est obligé de financer ses dernières parutions.
.
C'est un être passionné et souffrant (pléonasme, puisque passio = souffrance ), comme l'auteur ! Pour ce dernier, Nietzsche est happé par le démon ! D'ailleurs, il n'ose même plus signer ses dernières lettres de son propre nom.
Complètement submergé par la maladie mentale au début de 1889, il souffrira dix ans avant de s'éteindre, mais ça, l'auteur n'en parle pas, par pudeur.
.
J'aime Zweig et Nietzsche parce qu'ils ne font pas semblant : ils écrivent avec leurs tripes, avec leurs souffrances, et même si l'un est extrêmement clair, et l'autre extrêmement flou, ils me sont tous les deux attachants, l'un par la description de la souffrance de ses héros, l'autre par l'acuité de sa vision. Zweig le compare à un faucon, alors qu'il était à demi aveugle. Hibou sur terre, mais aigle par l'esprit !
.
J'ai lu quelques ouvrages de l'un et de l'autre, et je peux dire que je les connais un peu.
Qu'est ce que Nietzsche m'a apporté pratiquement ?
Plus que Zarathoustra, nouveau Jésus qui franchit la rivière et appelle les gens à le rejoindre sur la montagne, c'est « Humain, trop humain », et « Par delà le bien et le mal » que j'ai appréciés. J'ai senti le « travail laborieux d'accouchement », une sorte de lutte, mais avec des pépites (phrases lumineuses ), qui m'ont amené à bâtir moi-même la construction de l'auteur, à mon niveau.
.
« Nietzsche », par Stefan Zweig, est sublime. Tous ceux qui se sont cassés les dents à essayer de lire Nietzsche, devraient peut-être commencer par cette petite biographie lumineuse !



Imprimer la Page | Fermez la fenêtre

Bulletin Board Software by Web Wiz Forums version 8.03 - http://www.webwizforums.com
Copyright ©2001-2006 Web Wiz Guide - http://www.webwizguide.info