Je m'attendais à un petit essai de philosophie, mais l'auteure évoque surtout la politique historique, même si le fond est philosophique.
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D'abord, elle a du mal à démarrer,....ou alors, allez, on va dire que c'est moi : son style m'a paru hermétique au premier abord.
Je ne comprends pas l'expression : « La liberté d'être libre » ; c'est pour moi un pléonasme, et Hannah Arendt, que j'avais appréciée dans un autre livre, ne s'explique pas beaucoup sur le titre de son essai.
Puis le ciel s'éclaircit quand elle évoque les deux grandes révolutions du XVIII è siècle :
La révolution américaine, qu'on appelle « guerre d'indépendance », de 1765 à 1783 ;
La révolution française que nous connaissons.
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La révolution américaine, qui a eu lieu quelques années avant la notre, n'a en fait que peu à voir, si ce n'est le besoin de liberté : liberté de ne pas être sous le joug des Anglais. Les pauvres, 400.000 noirs, n'ont joué qu'un petit rôle dans cette guerre d'indépendance, les 1,8 millions de colons se sont affrontés aux Anglais ; alors que pour nous, les pauvres, les sans-culottes, dans la rue, ou la marche des femmes sur Versailles, ont permis aux théoriciens de la révolution, petits bourgeois et bourgeois, de réfléchir à quelle politique allait succéder à la royauté. Les sans-culottes, ce n'était pas leur problème, ce qu'ils voulaient était un régime qui leur donne du pain et qui arrête de les assommer d'impôts !
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En résumé, l'analyse philosophique est restée floue, si ce n'est, comme le proclame Condorcet, que la révolution a pour but d'obtenir plus de liberté.
Par contre, je trouve qu'Hannah Arendt assume une belle analyse politique, qui m'a permis de découvrir un peu mieux la guerre d'indépendance des Américains.
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Petite touche personnelle :
j'ai eu la chance d'aller à Cuba dans le cadre professionnel, dans les années 1980, et d'entendre Fidel Castro discourir sur la révolution cubaine :
« Antes de la Revolucionnnn, bla-bla-bla... ;
despues de la revolucionnn, bla-bla-bla... » . Il faisait des discours de quatre heures en place publique, mais la teneur de ses discours montrait l'importance de la révolution : celle de la libération des Cubains du gouvernement de Fulgencio Batista, suppôt des Etats-Unis.
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