Sublime !
Il faut le lire.
Rémi, 8 ans, adopté, est loué par le par le père Barberin qui ne peut plus travailler. Vitalis, un saltimbanque de rue avec trois chiens et un singe, l'embarque à travers la France, et lui apprend à lire les livres et la musique. Les recettes des spectacles sont pauvres, et ils logent souvent à la belle étoile. Un soir, à Gentilly, Vitalis meurt de froid et de faim...
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Une plume, pour moi, à l'égal d'Hugo et de Zola.
Emile Zola, contemporain d'Hector Malot, a critiqué sa "gentillesse". Je dirais plutôt que l'écriture de Malot a de l'humanité, de l'optimisme, bien que, comme chez Zola, il y ait dans "Sans famille" des personnages cyniques qui ne pensent qu'à l'argent, quitte à détruire des parcours de vie.
C'est vrai que je n'ai pas mis cinq étoiles à l'Assommoir, tant la descente aux enfers de Gervaise est lourde, pénible à lire, même si elle correspond parfois à la réalité de vie des ouvriers de la fin du XIXè siècle.
Mais l'émotion dégagée par Rémi, Vitalis et Mattia, qui ont souvent des galères ( Rémi va deux fois en prison ) aussi dures que Gervaise, est toujours soutenue par l'espoir d'une vie meilleure, et la force de l'amitié.
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Autre chose m'a plu : en l'espace de quelques années, Rémi, avec Vitalis puis avec Mattia, fait plus d'un tour de France à pied, comme les compagnons du devoir, et la découverte des régions, l'Auvergne, le Velay, le Vivarais, le Quercy, le Rouergue, les Cévennes, le Languedoc, etc... toutes ces régions plus ou moins disparues sous les contraintes administratives, mais qui ont, ou avaient une richesse culturelle, m'intéressent.
Des fleuves, des rivières et des canaux qui permettent, déjà à l'époque, à Mrs Milligan et son fils Arthur de parcourir la France en péniche de tourisme, ...c'est un rêve !
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