Jacques-Bénigne BOSSUET.
.
Sacré Bonhomme, ce Jacques-Bénigne ! Et merci Nastasia pour ta belle critique sur cet homme à la plume exceptionnelle.... critique qui m'a incité à lire ce petit livre contenant 3 oeuvres. Une "méditation sur la brièveté de la vie" ( 1648 ), où il nous expose que la vie n'est qu'un amas de clous attachés à une longue muraille ; un "sermon sur la Providence" (1656 ), où il soulève le paradoxe entre la possible belle vie sur Terre des impies et celle plus terne des justes ; un "sermon sur la mort" (1662 ) où il répond superbement au paradoxe précédent.
.
La qualité d'écriture, quasi contemporaine, à 4 siècles d'intervalle, m'a stupéfait. Je n'ai pas mis 5 étoiles, car certaines références catholiques nécessaires font dévier JBB des propos qu'il veut démontrer.
Mais je suis bien en phase avec l'auteur, bien que n'étant plus catholique mais déiste. Il a vraiment bien posé la question du paradoxe quand il écrit :
.
"Avouons, à la honte du genre humain, que les crimes les plus hardis ont été ordinairement plus heureux que les vertus les plus renommées. Et la raison en est évidente : c'est sans doute que la licence est plus entreprenante que la retenue. La fortune veut être prise par la force, les affaires veulent être emportées par la violence ; il faut que les passions se remuent, il faut prendre des desseins extrêmes. Que fera ici la vertu avec sa faible et impuissante médiocrité ? ...
SERMON SUR LA PROVIDENCE.
.
Puis sa réponse est nette et sans bavure 8 ans plus tard :
.
"Entassez dans cet espace qui parait immense, honneurs, richesses, plaisirs : que vous profitera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, abattra tout à coup cette vaine pompe avec la même facilité qu'un château de cartes, vain amusement des enfants ?
SERMON SUR LA MORT.
.
Parfait ! Rien à ajouter, sinon que moi aussi, j'aime L'Ecclésiaste et les Psaumes.
|