Trilogie maritime __ William Golding
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Categorie: Littérature
Nom du Forum: Critiques
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Date: 29 novembre 2024 à 19:54
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Sujet: Trilogie maritime __ William Golding
Posté par: denis76
Sujet: Trilogie maritime __ William Golding
Posté le: 25 septembre 2016 à 09:50
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Bon, désolé; je ne mets pas les références et codes.
Ces trois livres ont été écrits par l'homme de Cornouailles, ancien cadre de la marine britannique, entre 1980 et 1990. TOME 1 Rites de passage. C'est le rite de passage de l'équateur, un bizutage ici particulièrement féroce. Peut on mourir d'harcèlement moral ? Le jeune Anglais Edmund Talbot quitte son pays en 1814 (Boney fait sa campagne de Russie) à bord d'un trois mâts de guerre reconverti. Il se rend aux colonies, en Australie avec des émigrés des deux classes sociales. Il s'aperçoit que le capitaine est un tyran, et qu'il s'acharne sur le révérend Colley. Comme dans " Sa majesté des Mouches " où la bande de Jack s'en prend à celle de Ralph, nous sommes dans une micro-société, ici à trois scènes ( dunette, passavent, gaillard d'avant) où celui qui crie le plus fort a le dessus. Ce thème de harcèlement moral m'est cher, car j'ai connu cette expérience désagréable, et m'en suis sorti en identifiant la perverse narcissique, grâce à un livre de Marie France Hirigoyen. Le PN ici est clairement le capitaine Anderson qui observe et n'interdit pas (incite ?) un rite de passage très dur sur la personne du révérend Colley. Qui, après, ira le voir dans sa cabine ? Ce livre de 1980 décrit très bien, vingt ans avant la découverte de cette maladie, le cycle infernal du tyran dans son plaisir d'insulter, et de la victime dans son remord de se faire pardonner. 
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Réponses:
Posté par: Grominou2
Posté le: 25 septembre 2016 à 10:54
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Bizutage, un terme que nous n'utilisons pas au Québec. Cela signifie une initiation, comme ce que subisse les recrues dans l'armée, les nouveaux étudiants dans certaines universités? ------------- Grominou Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca |
Posté par: denis76
Posté le: 26 septembre 2016 à 10:57
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Oui, mais c'est parfois très sévère.
Tome 2 : Coup de semonce. -- On est parés, monsieur ! Ils nous ont ratés, monsieur. -- C'était un coup de semonce, jeune idiot ! Le vaisseau est encalminé dans le " pot au noir" au large de l'Afrique, et voit avec affolement approcher un navire non identifié. S'agit il d'un mangeur de grenouilles ? Non, c'est une frégate anglaise, l'Alcyone, et ils sont trop contents d'annoncer que Boney a capitulé et qu'on est en paix avec la France. Les deux navires s'amarrent bord à bord et lors d'une invitation du capitaine Sir Henry, Edmund Talbot fait une rencontre merveilleuse. William Golding m'enchante, comme toujours, par son écriture, ses demi-mots, sa connaissance du rude milieu marin où l'on ne rigole pas avec la mer. Les temps forts du livre : -- le vaisseau prend le vent à contre et cule : je sais ce que c'est, l'ayant déjà expérimenté : si l'on ne manoeuvre pas adroitement, la barre peut casser, le(s) mâts peuvent se briser, le bateau peut chavirer. -- L'affolement sur et sous le pont à l'approche de l'autre vaisseau, car le notre n'a que six canons. -- le grand Talbot qui reçoit deux gros coups à la tête, et divague : ça se ressent dans l'écriture de Golding, car on a l'impression que les faits sont un rêve. -- Les effets comiques du roulis intense, notamment "le ballet" pour raccompagner la vieille fille dans sa cabine. -- Et dix autres anecdotes avec des conséquences plus ou moins graves. Surtout l'inquiétude de Gibbs, le maître charpentier qui, même saoul, délivre le verdict inquiétant que le bois de ce vieux vaisseau est pourri, et que l'eau commence à suinter dans la coque. Vont ils couler ? Edmund reverra t-il Marion, repartie sur l'Alcyone ? Tous les personnages sont attachants, en dépit du caractère sombre de certains. Les descriptions précises sur les plans physique et moral permettent de bien se les imaginer. ------------- |
Posté par: denis76
Posté le: 27 septembre 2016 à 12:40
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Tome 3 : La cuirasse de feu.
La cuirasse de feu est une consolidation (étrier) en fer forgé, chauffé, du mât de misaine proposée par le lieutenant Benet afin d'utiliser à nouveau ce mât. Le danger, c'est que tout autour, c'est du bois ! Après avoir assisté impuissant à un bizutage particulièrement féroce au passage de l'équateur provocant mort d'homme (tome 1), été affolé par un coup de semonce annonçant l'arrimage de l'Alcyone au bord à bord avec le vaisseau d'Anderson, et fait la connaissance de la magnifique Marion Chumley ( tome 2 ), Edmund Talbot, dans le tome 3 voit l'arrivée du bouillant lieutenant Benet débarquer de l'Alcyone. Face au premier lieutenant Sommers, il propose des solutions brillantes mais dangereuses au capitaine dans les situations de détresse (remise en état du mât de misaine, faire le point sans les montres qui sont mouillées). Anderson en fait son chouchou. La "cuirasse de feu" est l'étrier brûlant que Benet pose, avec l'accord du capitaine Anderson, au pied du mât de misaine, pour le consolider, et l'utiliser afin de gagner deux nœuds de vitesse. William Golding, notre sympathique Anglais de Cornouailles, fut un officier de la marine royale, et connaît bien son sujet. Benet, par son brio et son esprit hautain et dédaigneux, fait des jaloux dont il n'a que faire : le premier lieutenant Charles Sommers, et le narrateur, Edmund Talbot, devenu l'ami de Charles au court des quarts de nuit magiques où toutes les confidences sont permises. Le vieux vaisseau est en train de pourrir, mais ne peut pas remonter au Cap de Bonne Espérance : malgré son mât de misaine fragile réparé avec de la chaudronnerie, et sa prise d'eau en cale, limitée par le cintrage, il essaye tant bien que mal de gagner l'Australie. Va t il prendre feu au niveau de l'étrier de misaine ? Va t il couler ? Les icebergs de l'océan austral auront ils raison de lui ? Les trois communautés (marins, passagers de première classe et émigrants simples) ont la mentalité qui se transforme au cours de ce voyage d'un an sans escale dans un espace confiné, et comme dans " Sa Majesté des Mouches", William Golding fait une analyse très pertinente de cette micro-société en évolution face aux dangers multiples. Je me suis retrouvé, à mon modeste échelon de capitaine d'un voilier de dix mètres, dans la complicité des quarts de nuit, les problèmes de navigation, la puissance de la mer, et même les silences du capitaine Anderson. ------------- |
Posté par: Grominou2
Posté le: 27 septembre 2016 à 12:56
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Pour quelqu'un qui n'y connaît rien à la navigation, ce serait intéressant quand même? ------------- Grominou Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca |
Posté par: denis76
Posté le: 28 septembre 2016 à 14:34
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Bien sûr, Grominou.
J'ai été étonné de ce que GOLDING soit capable de faire, du point de vue de la qualité, et à mon humble avis, une trilogie quasi inconnue pratiquement d'aussi bonne facture que "Sa Majesté des Mouches" 
D'autre part cette trilogie n'est pas sans rappeler Sa Majesté des Mouches, avec une scène confinée (Bateau / île), et des personnages très finement analysés. Tu devrais "jeter un œil dessus" (comme on dit en France ! |
Posté par: Grominou2
Posté le: 28 septembre 2016 à 18:49
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Ok, j'en prends note!(Nous on dirait "jeter un coup d’œil"!) ------------- Grominou Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca |
Posté par: denis76
Posté le: 30 septembre 2016 à 02:37
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Oui, on utilise aussi cette expression.
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