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Nana__Emile ZOLA

Imprimé depuis: Guide de la bonne lecture
Categorie: Littérature
Nom du Forum: Critiques
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Date: 29 septembre 2024 à 00:34
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Sujet: Nana__Emile ZOLA
Posté par: denis76
Sujet: Nana__Emile ZOLA
Posté le: 04 juillet 2016 à 12:57
Roman social. 1880.
518 pages.
ISBN : 2253003654
Éditeur : LE LIVRE DE POCHE (2003)

4è de couverture :

Zola brûlait d'écrire Nana.
"Je crois que ce sera bien raide. Je veux tout dire, et il y a des choses bien grosses.
Vous serez content de la façon paternelle et bourgeoise dont je vais peindre les bonnes filles de joie."
En fait de joie, l'actrice, Nana, dévore les hommes, croque les héritages et plonge les familles dans le désespoir.
Belle et prodigue, elle mène une danse diabolique dans le Paris des lettres, de la finance et du plaisir. En se détruisant elle-même, elle donne le coup de grâce à une société condamnée, détestée par Zola.

Neuvième volume de la série des Rougon-Macquart, Nana est le plus enivrant d'érotisme et de passion déchaînée.


Mesimpressions :

Paris, Second Empire. Nana, fille de Gervaise, est engagée par Bordenave pour jouer Vénus dans une pièce. Son apparition fait sensation, pas grâce à ses paroles, mais parce qu'elle a un "quelque chose". Tout Paris est là, elle est lancée. Lorette "financée" par Daguenet, un vieux grigou, et un moricot, elle organise un repas fastueux dans son appartement loué par un russe.
A partir de là, elle mange l'argent des hommes les uns après les autres et les pousse dehors nus.
Je vois un film avec Depardieu en Bordenave, Michel Bouquet en comte Muffat, et Marilyn Monroe en Nana.
Mais Nana est plus que ça, on dirait une caricature de cocotte, de lorette, de demi-mondaine. Venant de la rue, quand on sait l'éducation inexistante de Gervaise sombrant dans l'alcool à la Goutte d'Or, et qu'on s'aperçoit qu'elle n'a aucune instruction, on se demande comment cette "cervelle d'oiseau" a pu monter sur un si haut standing, au niveau des duchesses, sinon par la bêtise des hommes très ou moyennement riches.
Le banquier Steiner est un parfait imbécile qui n'a plus de cerveau dès qu'il voit Nana. On assiste aussi à la résistance, puis à la capitulation de Muffat qui devient particulièrement idiot dans la séance sado-masochiste à la fin.
Le milieu flou des lorettes et des hommes "placés" mais faibles me semble très bien analysé.
Nana est d'abord narcissique, et n'a aucune honte, ni de son corps, ni de rien. Elle devient ensuite perverse, accumulant les câlins et les hommes pour s'acheter des caprices qu'elle abîme ou casse. C'est une vraie cigale dont l'argent file entre les doigts. Malgré cela, elle veut éblouir Paris, aux dépends de ses amants : c'est une mante religieuse.
Elle est impudique, lubrique, nymphomane, bisexuelle, vulgaire, coléreuse, capricieuse, orgueilleuse, avide, menteuse, inconstante, hypocrite, pas "mère", cruelle, affabulatrice, manipulatrice, tyrannique... J'en oublie surement... Et surtout, elle est dans le déni et inverse les valeurs comme ça l'arrange : forcément, personne ne lui a jamais donné de valeurs de référence.
Elle n'a peur que de trois choses : la police, la mort et Satin.
Elle fait beaucoup de victimes dont elle dit que c'est de leur faute : Vandoeuvres, Georges, Philippe, Mme Hugon, Foucarmont, Steiner, La Faloise, Fauchery, Muffat, Chouard... Et petit Louis.
A La Réunion, certaines femmes noires ( Malbaraises ou Cafrines) tombent sur les fonctionnaires zoreilles (métropolitains) qui ont un salaire régulier, les retiennent avec du vaudou et leur font dépenser tout leur fric pour elles. Ensuite, elles le rejettent et en prennent un autre. Elles appellent ça "avoir un pied de riz".
Ce livre n'est pas pénible dans le même sens que l'Assommoir, car Gervaise montait dans la hiérarchie sociale et retombait lentement mais inexorablement, dans le style réaliste, naturaliste de Zola, dans le sens de La Reproduction de Pierre Bourdieu, théorie selon laquelle très peu de CSP défavorisées peuvent monter dans l'échelle sociale. Là, au contraire, Nana, qui sort de la rue, monte pratiquement jusqu'au sommet, venge les petites gens en pourrissant le gratin. C'est l'article de Fauchery "La mouche d'or". Mais elle est punie par tant de vices.
Un livre parfois dur à lire, mais avec lequel on est tenu en haleine par des questions :
Quel est le rôle de Satin ?
Après Fontan, fera t-elle un come back ?
Restera t-elle fidèle à Muffat ?
Vandoeuvres va t-il gagner ?
Ce n'est pas possible, Nana ne va pas rester au sommet comme ça. Quand va t-elle tomber ?
On devine la plupart des réponses, mais on veut les lire !



Réponses:
Posté par: Grominou2
Posté le: 04 juillet 2016 à 13:10
Bon, ça fait longtemps que je l'ai lu, mais en lisant ta critique, ça me fait réaliser que dans le livre que je lis en ce moment, Tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas Llosa, le personnage de la «vilaine fille» ressemble à Nana!

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Grominou

Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca


Posté par: denis76
Posté le: 04 juillet 2016 à 23:42
Il y en a beaucoup !
J'en connais trois dans la réalité. Elles ont été beaucoup moins "haut" que Nana, mais elles pourrissent tout autant la vie des proches.

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