Douze ans d'esclavage, de S. Northup
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Categorie: Littérature
Nom du Forum: Lectures communes du Forum
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Sujet: Douze ans d'esclavage, de S. Northup
Posté par: Grominou2
Sujet: Douze ans d'esclavage, de S. Northup
Posté le: 25 janvier 2016 à 01:19
Voici le fil de discussion pour notre LC hiver 2016!
Douze ans d'esclavage (Twelve Years a Slave) de Solomon Northup
Edition Derby et Miller,
1853, VF 1980. 275 pages.
Traduit de l'anglais
Pour ceux qui voudraient essayer la VO anglaise: voici le lien pour le livre numérique libre de droit:
https://www.gutenberg.org/ebooks/45631 - https://www.gutenberg.org/ebooks/45631
------------- Grominou
Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca
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Réponses:
Posté par: Errant2
Posté le: 25 janvier 2016 à 04:40
Merci pour le lien, c'est téléchargé.
Je vais le lire lentement en parallèle avec autre chose pour ne pas trop déprimer!
------------- Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France
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Posté par: Muffin
Posté le: 25 janvier 2016 à 06:38
CRITIQUE
Et toc, ma première lecture en 2016.
Douze ans d’esclavage raconte les douze années d'un homme libre capturé par des trafiquants, 25 ans avant l'abolition. L'auteur arrive à nous faire sentir sa détresse, mais garde un style factuel pour coller au mieux à la réalité de sa servitude, au jour le jour. Se dévoile le paysage du vieux sud du côté des esclaves - on ne peut s'empêcher de penser à la narration de Margarett Mitchell, de l'autre côté du balcon.
L’avantage du style factuel réside dans le nombre de détails techniques, comme les laisser-passer que les esclaves doivent avoir en main lorsqu'ils mettent le pied en dehors de leur plantation (bien souvent envoyés travailler chez le voisin) et une bonne description à la fois des étapes de travail dans les champs de coton, où Platt fait partie des cueilleurs médiocres, que dans les champs de canne à sucre, où s'exerce son talent.
Si un réseau coopératif existe dans le sud, c'est bien celui de la dénonciation des esclaves fugitifs. On comprend pourquoi Northup n’a pas tenté l’évasion trop souvent. On comprend aussi pourquoi il a tenu à cacher sa véritable identité toutes ces années, même aux autres esclaves dont il a partagé le sort.
Certains détails sont surprenants, car peu relatés, notamment les règles autour du mariage chez les esclaves, qui sont différentes de celles de leurs maîtres. Cela démontre bien que les esclaves n’ont pas le statut d’être humain, mais de simple propriété.
L’homme qui sortira Northup des griffes de l’esclavage est un personnage impressionnant, un véritable électron libre au milieu d’une société de riches planteurs au fond très peu cultivés. On aurait aimé en savoir plus sur cet homme.
Bien que surtout factuel, Northup émaille son récit de quelques réflexions. L’anecdote la plus terrible, autour de la jeune esclave Patsey, lui démontre que, même nés captifs, les esclaves comprennent bel et bien le concept de liberté.
Ironiquement, l’issue de l’histoire ne peut pas représenter la majorité des esclaves qui ont eu la chance de s’échapper sains et saufs. Dans l’histoire américaine, le terme de « Underground Railroad » désigne le réseau de chemins et maisons qui ont aidé une poignée d’esclaves à s’échapper du sud pour regagner le nord des Etats-Unis et le Canada. Ainsi, de nombreuses histoires de cette époque présentent les abolitionnistes blancs comme des héros menant les esclaves vers la liberté, mais ces histoires ne reflètent pas la réalité. En effet, si Northup a eu la chance de se faire aider par un blanc abolitionniste, dans la majorité des cas, les esclaves en fuite ont dû se débrouiller seuls.
------------- Crédit photo http://500px.com/robmutch
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Posté par: denis76
Posté le: 25 janvier 2016 à 10:11
Je l'ai lu en 2015.
Donc je poste bientot ma critique, il faut que je la retrouve, vous n'aurez qu'à la shunter avant de lire !
Errant, je n'ai pas trouvé cela du tout déprimant. C'est un homme qui se bat pour retrouver son statut d'homme libre.
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Posté par: Grominou2
Posté le: 26 janvier 2016 à 00:57
Je vous rejoins plus tard pour cette LC, je veux finir mon Proust avant mais j'avance lentement, ce n'est pas de la tarte!
Errant, contente que le lien t'ait été utile, je ne me souvenais pas que tu lisais en VO! Je l'avais mis surtout au cas où .Taffy voudrait tenter le coup...
------------- Grominou
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Posté par: Errant2
Posté le: 26 janvier 2016 à 07:17
Message posté par Grominou2
Errant, contente que le lien t'ait été utile, je ne me souvenais pas que tu lisais en VO! Je l'avais mis surtout au cas où .Taffy voudrait tenter le coup...
Quelques livres par année, généralement polars ou science-fiction. Sur ma liseuse avec le dictionnaire intégré
Après une trentaine de pages, je ne regrette pas mon choix, l'écriture est assez simple.
------------- Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France
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Posté par: Grominou2
Posté le: 27 janvier 2016 à 19:46
À moi aussi le dictio intégré est très utile! Mon seul regret c'est que ma liseuse n'a pas de dictio français (seulement un dictio français/anglais, mais qui ne contient pas le vocabulaire plus rare), pour Proust ça me serait fort utile!
------------- Grominou
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Posté par: Taffy
Posté le: 28 janvier 2016 à 14:58
Message posté par Grominou2Je vous rejoins plus tard pour cette LC, je veux finir mon Proust avant mais j'avance lentement, ce n'est pas de la tarte!
Errant, contente que le lien t'ait été utile, je ne me souvenais pas que tu lisais en VO! Je l'avais mis surtout au cas où .Taffy voudrait tenter le coup...
En fait, c'est le seul livre qui ait à la biblio, mais c'est le genre de livre que je n'arrive pas à lire...
On verra, p-e dans 1 ou 2 mois je pourrais p-e l'essayer.
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Posté par: Grominou2
Posté le: 29 janvier 2016 à 07:15
Message posté par Taffy
En fait, c'est le seul livre qui ait à la biblio, mais c'est le genre de livre que je n'arrive pas à lire...
Comment savoir sans l'essayer?
------------- Grominou
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Posté par: Taffy
Posté le: 29 janvier 2016 à 15:00
Les sujets sur la guerre, l'esclavage, le racisme et compagnie, je n'aime pas ça, il y a trop d'injustice. Ce qui ne fais que me facher. De plus ça ne m'intéresse pas trop...
Mais je vais faire un effort, lorsque je n'aurais pas autant de livre de la biblio à lire.
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Posté par: denis76
Posté le: 30 janvier 2016 à 01:04
Confronté à des Noirs dont les ancêtres ont vécu ça à la Réunion, je m'y suis intéressé avec un tres bon auteur réunionnais, Vaxélaire.
D'ailleurs, nous étions serfs au moyen age. Tes aïlleux étaient peut être en France, Taffy.
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Posté par: Muffin
Posté le: 30 janvier 2016 à 05:17
Il faut pas vous forcer si la lecture ne vous tente vraiment pas. Il m'est arrivé déjà trois fois d'abandonner une lecture commune, alors ce n'est pas moi qui vous en voudrais.
------------- Crédit photo http://500px.com/robmutch
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Posté par: denis76
Posté le: 31 janvier 2016 à 03:23
CRITIQUE
MES IMPRESSIONS :
Solomon a été kidnappé et esclave en Louisiane pendant douze ans. C'est son histoire.
Assez bon style (phrases un peu embrouillées, peu de contexte)
Très bonne histoire.
Washington 1841 : un Noir libre est kidnappé et acheté comme esclave.
Belle description des personnages : les maîtres Burns, Tibeats, Epps, qui défoulent leurs frustrations sur les esclaves à coups de fouets; Ford et Mlle McCoy qui sont plus humains. Les esclaves Elisa, Abrams, et Patsey dont on imagine les misères. Solomon, dit "Platt", pris à partie par Tibeats.
Libéré en 1853 sur témoignages et décision de justice, il ne pourra jamais envoyer ses tortionnaires en prison.
Les débat entre le Sud et le Nord porte sur la véracité des témoignages comme celui de Solomon (80).
Une fiction appuyée sur une des histoires est bien connue : "La case de l'oncle Tom", 1852.
Je pense que ces témoignages ont accéléré le processus de liberté des esclaves ( guerre de sécession)
4 étoiles.
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Posté par: * Ça *
Posté le: 12 février 2016 à 08:29
L'image de la couverture du livre mise par Grominou ayant été effacé par l'hébergeur, j'ai posé celle que j'ai trouvé sur le net pour la maison d'éditions originale.
Je ne crois pas que c'est celle que Grominou avait posté, mais plus récente je ne trouvais que celle représentant le film tiré de l'oeuvre écrite.
------------- *** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard
*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais
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Posté par: Grominou2
Posté le: 12 février 2016 à 10:18
C'est celle qui orne l'édition en VO que j'ai téléchargée, et je crois que c'est celle qui ornait une des premières éditions du livre, au XIXe siècle!
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 12 février 2016 à 12:21
Bon, n'y a t il donc que Muffin et moi, à avoir posé notre critique ?
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Posté par: Grominou2
Posté le: 12 février 2016 à 14:10
Je suis toujours dans Proust!
------------- Grominou
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Posté par: * Ça *
Posté le: 12 février 2016 à 15:57
Message posté par Grominou2
C'est celle qui orne l'édition en VO que j'ai téléchargée, et je crois que c'est celle qui ornait une des premières éditions du livre, au XIXe siècle!
Je crois que j'ai trouvé finalement.
------------- *** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard
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Posté par: Errant2
Posté le: 12 février 2016 à 17:47
Message posté par denis76
Bon, n'y a t il donc que Muffin et moi, à avoir posé notre critique ?
Je ne suis même pas rendu à la moitié... J'avais prévenu que je le lirais lentement; c'est le cas!
------------- Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France
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Posté par: denis76
Posté le: 12 février 2016 à 20:58
Errant, tu es pardonné !
Et les autres ? Avez vous abandonné ?
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Posté par: * Ça *
Posté le: 13 février 2016 à 08:43
Pas abandonné, mais je ne suis pas encore rendue là.
Je sais que je suis tard, mais je lis peu. Maladie sérieuse pour mon conjoint avec tout ce qui s'en suit, opération, traitement et convalescence. Veut, veut pas, je lis beaucoup moins, moi qui déjà avais beaucoup ralentie. Je persiste tout de même, ayant renouvelée pour la quatrième fois mon dernier livre de biblio.
J'espère vraiment entreprendre la lecture commune au cours de la semaine prochaine.
Ah et puis j'ai une autre excuse...je prépare notre déménagement et la vente de la maison. Ça c'est pour le mieux, mais ça m'a pris plusieurs semaines à me faire à l'idée. Je suis une sédentaire je crois bien.
Bon fini mes jérémiades. Je t'assure Denis que je vais y venir bientôt à cette lecture commune qui me tente vraiment.
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Posté par: Grominou2
Posté le: 13 février 2016 à 09:32
Ça t'en fais beaucoup sur ton assiette, prends bien soin de toi à travers tout ça!
Moi aussi j'ai hâte de lire notre LC, le Proust me prend plus de temps que prévu...
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 13 février 2016 à 10:58
Ok les filles, vous êtes excusées
Prends soin de ton cheum, Martine...Et de toi aussi, car s'occuper d'un proche pompe de l'énergie.
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Posté par: Grominou2
Posté le: 26 février 2016 à 21:20
Ça y est j'ai commencé!
------------- Grominou
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Posté par: * Ça *
Posté le: 03 mars 2016 à 12:48
Moi aussi finalement!
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Posté par: Muffin
Posté le: 04 mars 2016 à 01:39
Bravo Grominou et *Ca* !
*Ca*, je te souhaite bon courage, j'espère que ton conjoint se porte bien.
------------- Crédit photo http://500px.com/robmutch
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Posté par: Grominou2
Posté le: 04 mars 2016 à 01:44
J'ai presque fini, je reviens d'ici un jour ou deux avec mes impressions.
------------- Grominou
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Posté par: Grominou2
Posté le: 05 mars 2016 à 01:25
Voilà, je vous copie ici le premier jet du billet qui paraîtra sous peu dans mon blogue:
Le film ayant gagné de nombreux prix il y a un an ou deux, inutile sans doute de rappeler que ce livre raconte les mésaventures d’un homme noir kidnappé et vendu en esclavage en Louisiane au XIXe siècle. Cependant, certains ne savent peut-être pas qu’il s’agit d’une histoire vraie, ce qui en rend la lecture d’autant plus poignante.
Le style est un peu lourd, désuet. Solomon Northup donne énormément de détails, de peur de n’être pas cru, sans doute. De plus, il n’y a pas beaucoup de suspense puisqu’on sait à l’avance dans combien de temps il sera libéré, quel méchant sera traduit en justice ou pas, etc. C’est donc plus en tant que document historique qu’en tant qu’œuvre littéraire qu’on peut apprécier cet écrit. Il est vraiment impressionnant de lire un témoignage de première main sur le fonctionnement de la traite des esclaves, de la culture du coton et de la canne à sucre, sur la vie quotidienne dans les plantations et sur nombre d'autres sujets. J’ai été particulièrement surprise de constater que l’enlèvement et la vente d’hommes libres était assez courante, puisque Solomon fait la rencontre de plusieurs esclaves qui ont vécu cette situation.
Je reviens bientôt lire vos avis!
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 05 mars 2016 à 02:19
Je te trouvais sévère au début de ta critique, puis tu as changé d'angle de vue (document) et là, je vois ton admiration !
"Avant la guerre de Sécession, le recensement américain de 1860 dénombre quatre millions d’esclaves dans le pays" (wikipédia)
Vous n'avez pas connu ça, vous autres les cousins. L'esclavage, pour les champs de coton (confédérés), de canne à sucre (Cuba, la Réunion, etc..) n'a pas existé au Canada, si ?
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Posté par: Grominou2
Posté le: 05 mars 2016 à 02:59
Oui il y en a eu, mais pas de l'ampleur qu'ont connue les États-Unis. Éventuellement ce fut interdit dans tout l'Empire britannique et le Canada devint une terre d'accueil pour les esclaves en fuite.
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 05 mars 2016 à 14:13
OK, un peu comme les états du Nord des US....
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Posté par: Grominou2
Posté le: 06 mars 2016 à 00:45
Avez-vous lus d'autres livres sur le thème de l'esclavage aux États-Unis?
Moi il y en a deux qui me viennent en tête spontanément: Racines de Alex Haley, un roman qui raconte l'histoire de la famille de l'auteur en remontant jusqu'à l'ancêtre capturé en Afrique, roman que j'ai lu quand j'étais ado après avoir vu la série télévisée qui en avait été tiré; et Beloved de Toni Morrison qui raconte l'histoire d'une femme noire ayant réussi à s'enfuir avec sa fille, roman absolument magistral (mais presque insoutenable) que j'ai lu il y a quelques années.
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 06 mars 2016 à 02:52
Non, mais sur l'esclavage et les "marrons" à Cuba, et à la Réunion.
http://www.babelio.com/livres/Vaxelaire-Chasseur-de-Noirs/117177/critiques/1000226 - http://www.babelio.com/livres/Vaxelaire-Chasseur-de-Noirs/117177/critiques/1000226
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Posté par: Muffin
Posté le: 06 mars 2016 à 03:49
Intéressante ta critique, Grominou. je comprends ce que tu dis du style au début, que tu qualifies d'un peu lourd, et du fait que Northup révèle souvent la suite pendant sa narration. Je l'ai pris autrement, à savoir qu'il s'agit d'un compte rendu non romancé, d'un simple homme qui raconte son histoire pour le contenu plus que pour le style. Cela dit, par la suite je trouve qu'il fait beaucoup plus attention au style. On dirait presque que c'est écrit d'un jet, et qu'il n'a donc pas repris le début, qui ressemble à un "échauffement".
Grominou, pour répondre à ta question, j'ai lu quelques romans sur le thème afro-américain, c'est un de mes thèmes de prédilection. Un autre livre autobiographique qui fut un réel coup de coeur pour moi : Life on the Color Line: The True Story of a White Boy Who Discovered He Was Black, de Gregory Howard Williams (le sous-titre peut paraitre racoleur mais le bouquin ne l'est pas), malheureusement non-traduit en Français.
Autrement, lorsque j'étudiais à Toronto, j'avais un cours sur l'immigration et la classe ouvrière au Canada (Labor and Immigration in Canada) et j'avais choisi comme thème de rendu The Underground Railroad-Myth and Reality (que j'évoque dans la dernier paragraphe de ma critique). Pour ce travail j'avais lu notamment un livre très intéressant, il faudrait que je retrouve ma biblio.
------------- Crédit photo http://500px.com/robmutch
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Posté par: Grominou2
Posté le: 07 mars 2016 à 00:58
Muffin, tu me rappelles que quand j'étais ado j'ai lu un roman jeunesse sur le Underground Railroad que j'avais adoré mais dont j'ai complètement oublié le titre!
Je suis tout à fait d'accord avec toi, le but de Northup n'était pas de faire oeuvre littéraire mais plutôt de rendre un témoignage, et là-dessus c'est réussi à 100%!
------------- Grominou
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Posté par: Errant2
Posté le: 13 mars 2016 à 17:04
Désolé groupe, mais j'abandonne "Twelve years a slave".
Rendu à 40% je trouve toujours quelque chose d'autre de plus attirant à lire; c'est un signe qui ne ment pas!
Je me laisse sans doute aussi influencer par une excellent article dans la Presse+ où plusieurs auteurs se prononcent sur la difficile question: Peut-on, doit-on, abandonner un livre en cours de route. Michel Tremblay dit qu'au bout de 100 pages, il le c.............. contre le mur si le déclic ne s'est pas fait, d'autres tiennent à le finir à tout prix. Je suis généralement de cette école, mais là je décroche car je n'y trouve rien. Je ne dis pas que c'est mauvais, juste que cela ne me convient pas.
On se reprendra.
------------- Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France
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Posté par: Grominou2
Posté le: 13 mars 2016 à 20:19
Aucun problème, Errant, je suis plutôt de l'école Michel Tremblay, et même ça m'arrive souvent de ne pas me rendre à 100 pages!
Il est vrai que le style d'écriture de Northup n'est pas très accrocheur!
------------- Grominou
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Posté par: * Ça *
Posté le: 13 avril 2016 à 13:13
Me voilà finalement. Je pose mon avis et puis je pars à la lecture des vôtres.
CRITIQUE
Esclave pendant 12 ans, est le récit d’un homme né libre dans une Amérique divisée à quelques années de la Guerre Civile Américaine, qui fut enlevé, torturé, vendu, et gardé en esclavage durant 12 longues années.
Dans cette traduction où l’on peut lire l’avant-propos de l’éditeur de l’époque (1853) qui précise avoir présenté l’histoire de Solomon Northup dans son intégralité, de même que la plupart des faits ainsi rapportés furent vérifiés et corroborés par plusieurs preuves. Faits que rien par la suite n’a permis de déceler la moindre incohérence ou fausseté dans les déclarations de Solomon Northup. Le style peu recherché du texte nous porte à croire que le récit fut indubitablement livré par l’homme humble et simple que semblait être Solomon Northup.
Une lecture au relent très fortement marqué par le passage du temps. Je ne suis pas arrivée à faire fi du décalage entre ce siècle et le nôtre. En général j’arrive assez bien à être réceptive pour une telle lecture, mais pas cette fois ci. Tout comme ça avait été le cas à la lecture du roman Une vie de Guy de Maupassant. Un peu le même type de récit par la forme et le style. Au-delà du sujet à la fois sensible et grave, la relation des épreuves vécues dans un langage vieillot et une tournure de phrases dépassée, démontrent bien l’âge du récit. Personnellement, je ne me suis pas sentie interpellée par cette histoire ou très peu, malheureusement. Je n’ai pas perçu d’émotions à travers ces mots, et ce, principalement durant la première moitié du livre.
Mais plus que le langage, le personnage lui-même ne m’a pas ému. Il m’est apparu d’une naïveté sidérante tout au long du récit. Était-ce parfois par souci de bien paraître ou la mode de l’époque? Malheureusement j’ai peu cru à une candeur qui m’a semblé démesurée, ce qui a fortement contribué à mon manque d’intérêt pour l’histoire.
Un extrait: « Notre maître s’appelait William Ford (…) Il est désormais pasteur baptiste. Dans tout le comté (…), où il est plus intimement connu, on le considère comme un noble ministre de Dieu. Pour beaucoup d’esprits septentrionaux, il est probable que l’idée d’un homme qui tient son frère en esclavage et qui pratique le commerce de la chair humaine soit incompatible avec leur conception d’une vie morale ou religieuse (…) Un peu mon neveu!
Mais je fus son esclave pour un temps et j’eus l’opportunité d’apprendre à bien connaître sa personnalité et son tempérament. Et ce n’est que lui rendre justice que de dire que selon moi, il n’y eut jamais de chrétien plus aimable, noble et sincère que William Ford. »
Comment même au dix-neuvième siècle peut-on à la fois représenter la foi religieuse et être esclavagiste? La mâchoire m’est quasiment tombée par terre à cette lecture. Je veux bien croire au principe « autre époque, autres mœurs », mais comment être aussi résilient, concilient, accommodant. Nommez-les! Cela dépasse mon entendement.
Et je suis encore moins disposée à pouvoir accepter l’idée qu’une personne brimée dans sa liberté et son intégrité puisse s’appliquer à satisfaire outre mesure les désirs de son maître afin de lui être agréable, tel que décrit par Northup lui-même.
Extraits : « C’était une source de plaisir que de surprendre Maître Ford avec une journée plus productive que ce qui était requis. » _ « Je travaillais dur, désireux de réussir (…) »
Par contre, à chaque fois je suis assommée par l’indicible cruauté qu’un être humain peut infliger à un autre être vivant, et invariablement je me pose la question : comment peut-on en arriver là? Un tableau honteux de la maltraitance : « (…) on entend le claquement du fouet et le hurlement des esclaves du crépuscule jusqu’à l’heure du coucher (…) »
Un détail qui a son importance à mon avis … le peu de mention des proches de S. Northup. On parle vraiment très peu dans le livre de sa femme et de ses enfants. Outre le fait que Solomon Northup en parle assez vaguement au début du récit, il ne souligne que rarement la peine d’être séparé de sa famille par la suite. Leur existence semble très peu avoir de poids dans son histoire.
Je n’ai pas ressenti le renoncement profond du personnage à son identité propre et à ses liens affectifs. Comme si cela n’avait que peu représenté au cours de son esclavage. Également, on ne sent pas de réelle révolte au long du récit. Pour moi ces omissions desservent l’histoire de l’homme. Même s’il devait taire tous liens ou détails de sa vie d’homme libre afin de survivre, j’aurais été sensible à le percevoir un peu plus dans son texte.
Un questionnement pour une perception ressentie en cours de lecture… comme une impression de deux plumes dans le déroulement du récit. La première partie du livre (environ le premier tiers), l’histoire nous est contée d’un ton plutôt naïf, presque servile et un peu niais. Peut-être moins instruit. Dans la seconde partie le ton apparaît plus délié et dynamique. Je ne mets pas en doute la véracité de l’histoire, mais peut-être qu’elle ne fut pas écrite dans son ensemble par une seule main.
Je trouve un peu malaisant d’évaluer un tel récit. Pas de fiction ici, mais bel et bien un horrible drame humain qu’ont dû vivre des milliers de pauvres gens. Malgré tout, un récit assez plat et linéaire. Une suite de faits et d’anecdotes qui relatent l’enlèvement d’un homme libre pour en faire un esclave, et les douze années de servitude passées aux mains de divers bourreaux esclavagistes.
Comment noter? À l’époque le but du livre était de dénoncer des injustices et autres atrocités, mais pas en ce qui nous concerne pour tout de suite. La raison de cette lecture était de présenter un livre et nos impressions suite à cette lecture. À mon humble avis, du seul point de vue littéraire c’est bien loin d’être un livre marquant, mais vu son caractère authentique et historique il a droit à un certain respect et à ma considération pour le message qu’il a porté, et pour les atrocités qu’il dénonçait même timidement.
Je donne donc… 2 étoiles
------------- *** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard
*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais
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Posté par: * Ça *
Posté le: 13 avril 2016 à 13:45
Wow! Superbe analyse du récit Muffin!
Je ne peut que constater comment cette lecture n'a pas eu le même impact sur moi.
Je me disais que Denis était plus réceptif au récit du genre par son expérience de lectures historiques, mais en voyant l'avis de Muffin, je me demande si je ne souffrirais pas d'un gros manque d'empathie?!
En terminant par le commentaire de Grominou je vois que si on y regarde pas de trop près, on a la même perception du récit. En gros, je suis surtout restée accrochée à la forme et seulement effleuré le fond.
Un peu honte de moi tout de même...
------------- *** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard
*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais
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Posté par: denis76
Posté le: 13 avril 2016 à 15:11
Je pense, Martine, que le style a beaucoup influencé ton jugement.
D'habitude, le style est également très important pour moi.
Mais pas dans ce livre ....Compte tenu du contexte particulier.
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Posté par: Grominou2
Posté le: 14 avril 2016 à 00:55
C'est vrai, *Ça* que nos avis se ressemblent assez. Tu as raison en disant que le style s'améliore dans la deuxième moitié, je n'avais pas pensé à l'hypothèse d'un deuxième auteur!
Quant au peu de références qu'il fait à sa famille, je pense que ce n'était tout simplement pas le but de son récit, il voulait se concentrer sur son témoignage au sujet de l'esclavage.
J'ai trouvé assez bizarre moi aussi son attitude de vouloir plaire à son maître (celui qui était un «bon maître»). Mais comment peut-on savoir comment on réagirait soi-même en de telles circonstances? C'est peut-être une réaction apparentée au syndrome de Stockholm des victimes de kidnapping...
------------- Grominou
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Posté par: Muffin
Posté le: 16 avril 2016 à 01:08
Oui clairement *Ca*, on n'a pas vécu ce livre de la même manière. De mon côté, j'ai apprécié que le style soit brut, parce qu'il apportait de l'authenticité à l'histoire. C'est le genre de récit qu'on ne peut absolument pas romancer.
Quant au décalage entre ce siècle et le notre, au niveau du style : c'est tout à fait personnel, mais je trouve fascinant de lire un style "brut" qui date du XIXème siècle. Lorsqu'on lit un livre de cette époque, le style est toujours travaillé. Ici, ça n'est pas le cas. Je l'ai ressenti comme un réel bond dans le passé, sans fioritures. On est confrontés à une réalité, tout simplement.
Contrairement à toi, je n'ai pas été choquée par les commentaires de Northup sur son premier maître, William Ford. Il est réellement facile pour nous de critiquer avec notre recul, avec les lois anti-esclavagistes, puis anti-ségrégationnistes, assorties du mouvement pour les droits civiques, qui sont passées par là depuis. Comment aurait-on réagi, si l'on avait été élevé dans une plantation du sud-est des Etats-Unis, au début du XIXème siècle ? C'est la même question que l'on s'est beaucoup posée avec les nazis (Jean-Jacques Goldman, je te salue en passant !). Il faut savoir que certains esclaves eux-mêmes étaient convaincus qu'ils étaient inférieurs. Aussi choquant que cela puisse paraitre.
Quant au décalage que tu évoques entre la foi religieuse et l'esclavagisme... là j'ai du mal à comprendre. Avec toutes les guerres de religion qui ont façonné l'histoire ?!? La religion est quand même loin, très loin, d'être toujours pure !
D'autre part, au milieu de toute cette cruauté (puisque la majorité des maitres étaient injustes et violents), comment ne pas comprendre Northup de son sentiment de bienveillance pour Ford ? Comment le condamner de ne pas saisir une opportunité de ressentir autre chose que de la haine, dans un contexte pareil ?
Pour ce qui est de sa famille : c'est vrai qu'elle est peu mentionnée. S'agissant d'un compte-rendu sur l'esclavage, plus qu'une autobiographie au sens propre, peut-être n'a-t-il pas jugé bon de s'étendre là-dessus ? Mais c'est vrai que c'est assez étrange.
Quant au style qui change dans la deuxième partie : je suis bien d'accord, la différence est flagrante. Dans mon analyse, j'estimais qu'il prenait de l'aisance au fil du récit, et surtout, qu'il s'agissait d'un récit "écrit d'une traite" et sans révision, ce qui expliquerait ce changement. La question reste ouverte.
------------- Crédit photo http://500px.com/robmutch
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Posté par: denis76
Posté le: 16 avril 2016 à 04:29
" De mon côté, j'ai apprécié que le style soit brut, parce qu'il apportait de l'authenticité à l'histoire."
J'ai le même sentiment.
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