Le meilleur des Mondes _ Aldous HUXLEY
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Categorie: Littérature
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Sujet: Le meilleur des Mondes _ Aldous HUXLEY
Posté par: denis76
Sujet: Le meilleur des Mondes _ Aldous HUXLEY
Posté le: 26 mars 2014 à 01:56
Roman d'anticipation, première publication 1932.
Éditeur POCKET, Collection Science-fiction, 319 pages, ISBN: 9782266224116
THEME
Un livre incontournable.
Le conditionnement humain mondial apporte t-il le bonheur ? Cette question est posée à la fin entre John le Sauvage et Mustapha Menier, "directeur de l'Europe".
On est en 632 NF (environ 2500 après JC), à Londres. Après la guerre de 9 ans, avec de l'anthrax, on est passés à un gouvernement mondial, les bébés sont produits par des machines, les gens sont classés en alpha, béta, gamma, delta, epsilon, ces derniers travaillent à la chaîne. Dieu est remplacé par Ford.
Bernard emmène Lenina voir une réserve d'indiens. Il ramène deux demi-indiens : John et sa mère Linda.
Que va t-il se passer quand ces "sauvages" seront au contact de la "civilisation" ?
IMPRESSIONS
1) STYLE
Ce livre est facile à lire, mais je n'aime pas être longtemps dessus. Assez souvent, l'auteur emploie le style télégraphique. Cela manque de "confort de lecture", je préfère un style lisse, qui coule de source.
2) FOND
L'histoire est originale, intéressante, dommage que le style...
Un essai philosophique à la fin, provoqué par le Sauvage devant le directeur Mustapha Menier, qui justifie qu'une partie de la science permette d'organiser la stabilité du monde avec un bonheur pour tous les hommes. Le Sauvage rétorque que le manque d'émotions fortes atténue le piment de la vie, et que ce bonheur est superficiel.
Ce débat n'est pas très bien présenté, mais la question est intéressante.
FIN ** ATTENTION SPOILER **
La fin est triste, et montre que les hommes de ce monde ont quand même des émotions vives, et même cruelles, puisque la vie d'un sauvage ne les laissent pas indifférents !
NB : En 2500, nous n'avons pas encore le téléphone portable, mais tout le monde se promène en taxicoptère.
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Réponses:
Posté par: Grominou2
Posté le: 26 mars 2014 à 21:44
Je l'ai lu il y a quelques mois pour mon club de lecture des blogueurs, je transcris ici mon billet d'alors:
Houla! Heureusement que je lisais ce bouquin, un des classiques fondateurs du roman d'anticipation, dans le cadre de notre club de lecture, le Blogoclub; sinon j'aurais sûrement abandonné après les deux ou trois premiers chapitres, qui sont d'un ennui carabiné! Huxley nous y fait visiter une étrange «usine à bébés», ce qui lui permet de nous expliquer le fonctionnement de la société du futur qu'il a imaginée. Passage nécessaire pour comprendre la suite, mais c'est long, c'est long!
Ce n'est que lorsque enfin on se concentre sur quelques personnages que cela devient intéressant. On croit assister à un triangle amoureux, mais finalement c'est plutôt un choc entre deux civilisations qui se produit. Celle dont proviennent la plupart des personnages, où toute liberté d'expression est bannie, où les gens sont conditionnés avant même leur naissance à accepter leur condition sociale; et l'autre civilisation, celle des «sauvages», où la religion chrétienne mêlée à la mythologie amérindienne rythme chaque étape de la vie, où on est resté très proche de la Nature. Finalement, ceux qui s'en tireront le mieux seront les rares individus à avoir conservé un certain libre arbitre!
Aldous Huxley est tout un visionnaire! Il a deviné notre société de consommation, axée sur le divertissement et sur la satisfaction immédiate des plaisirs. Un classique qui manquait à ma culture, merci au Blogoclub de m'avoir «forcée» à le lire!
Extrait:
«"But why is it prohibited?" asked the Savage. In the excitement of meeting a man who had read Shakespeare he had momentarily forgotten everything else.
The Controller shrugged his shoulders. "Because it's old; that's the chief reason. We haven't any use for old things here."
"Even when they're beautiful?"
"Particularly when they're beautiful. Beauty's attractive, and we don't want people to be attracted by old things. We want them to like the new ones."
"But the new ones are so stupid and horrible.(...)"»
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Denis, as-tu eu comme moi de la difficulté avec les premiers chapitres? La fin, que j'ai trouvée excellente, compense heureusement l'ennui du début.
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 27 mars 2014 à 01:28
Pas de difficulté, mais de l'ennui.
Le refus des anciennes valeurs montré dans le livre, de l'"héritage" est une chose terrible qui peut mener à la chute d'une civilisation !
La fin est captivante, mais très triste : on retrouve les gens (paparazzis?)attirés par l'argent (?) le buzz, pour lesquels l'évènement est plus fort que le respect de la vie privée (cf Lady Di)...Cf le livre : "la foule solitaire", de Riesman,.... Une traque, une chasse à courre, la cruauté, tout sentiment humain étant abandonné !!!
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Posté par: Grominou2
Posté le: 27 mars 2014 à 12:09
Oui, j'ai trouvé qu'Aldous Huxley était très visionnaire, la société qu'il a imaginée ressemble à la nôtre en plusieurs points, même si la sienne est bien sûr une caricature!
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 27 mars 2014 à 12:51
J'espère que non..... "1984" est encore plus pessimiste !
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Posté par: Grominou2
Posté le: 27 mars 2014 à 13:25
Pas lu mais j'ai vu le film... On a parfois l'impression que Big Brother existe!
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 28 mars 2014 à 00:49
Je crois que Big Brother lit dans les pensées, c'est terrible....On n'en est pas là, heureusement !....La où j'en suis de ma lecture, ils en sont aux délations comme en 1572 et 1940...
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Posté par: Taffy
Posté le: 29 mars 2014 à 10:52
J'ai du lutter fort pour finir le livre.
Tout simplement pas mon style, heureusement que le livre est court.
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Posté par: denis76
Posté le: 29 mars 2014 à 17:22
On est d'accord, Taffy : beau thème....Mais mal exploité, dommage !
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Posté par: Grominou2
Posté le: 29 mars 2014 à 21:33
Message posté par Taffy
J'ai du lutter fort pour finir le livre.
Tout simplement pas mon style, heureusement que le livre est court.
Bonjour Taffy, bon retour! Tu parles de 1984 ou du Meilleur des mondes?
------------- Grominou
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Posté par: denis76
Posté le: 30 mars 2014 à 00:36
Je trouve les deux similaires ....Pour l'instant (après une centaine de pages de 1984)!
Thèmes superbes, mais manque de "verve" (poésie, joliesse, finesse comme dit Martine) à mon avis.
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Posté par: Taffy
Posté le: 30 mars 2014 à 11:04
Message posté par Grominou2
Message posté par Taffy
J'ai du lutter fort pour finir le livre.
Tout simplement pas mon style, heureusement que le livre est court.
Bonjour Taffy, bon retour! Tu parles de 1984 ou du Meilleur des mondes?
Merci
Je parle de le meilleurs des mondes.
Mais pour 1984, j'avais bien aimé, jusquà ce que vienne la dernière partie et ça ma totalement fait décrocher.
Je suis pas fait pour ce genre de lecture.
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Posté par: loic
Posté le: 18 juin 2014 à 17:57
Ce meilleur des mondes montrent la dérive de la société et comment la standardisation de la société peut mener à notre perte. Et pourtant, nous sommes en plein dedans :
"Bizarre, musa le directeur [...] bizarre de songer que même au temps de notre Ford, la plupart des jeux se jouaient sans plus d'accessoires qu'une ou deux balles, avec quelques bâtons et peut-être un bout de filet. Rendez-vous compte de la sottise qu'il y a à permettre aux gens de jouer à des jeux compliqués qui ne font absolument rien pour accroitre la consommation. C'est de la folie. De nos jours, les Administrateurs ne donnent leur approbation à aucun jeu nouveau à moins qu'il ne puisse être démontré qu'il exige au moins autant d'accessoires que le plus compliqué des jeux existants."
Une logique terrifiante qui est pourtant présente partout autour de nous. On peut s'étonner de voir qu'un tel roman soit considéré comme un classique de la littérature d'anticipation et que, en même temps, nos sociétés s'emploient à en reproduire tous les travers.
Evidemment, le style et parfois lourd et il y a quelques longueurs. En plus, l'auteur n'arrive pas à complètement nous attacher à ses personnages même si cela change dans la deuxième moitié du bouquin. Enfin, on pourra regretter une fin un peu bâclée et pas tout à fait dans le ton du reste du livre.
Mais il n'en reste pas moins que certains dialogues et certaines scènes devraient nous amener à réfléchir sur l'évolution de notre monde. Si, il parait assez peu vraisemblable d'arriver au jusqu'au-boutisme absolu du livre, force est de constater que nous en avons déjà adopter trop d'éléments.
Même si je ne lui mets pas un superbe note à cause de ce style et de certaines longueurs, c'est quand même un livre à lire pour la réflexion et le regard qu'il apporte sur nos sociétés d'hyperconsommation et aseptisée.
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