Ballade des pendus du vingt-et-unième siècle
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Sujet: Ballade des pendus du vingt-et-unième siècle
Posté par: Egomet
Sujet: Ballade des pendus du vingt-et-unième siècle
Posté le: 02 octobre 2012 à 05:15
Accroché au métier comme un gui à son chêne,
Le cadre est rentré tard ; mais sans avoir dîné.
La tête est au travail et l’esprit dans ses chaînes
Ne sent plus les lourdeurs de ses membres vannés.
Comme toujours ce soir notre pauvre homme omet
De dire à qui de droit ses plaintes amoureuses.
Patrons tant respectés, n’oubliez donc jamais
Qu’on meurt de solitude en ville populeuse.
Le soir sur son cahier l’écolier à la peine
Ecrit, récrit encor l’exercice donné.
Le matin au collège, il éprouve la haine,
La haine naturelle. Oui, jusqu’au cours sonné,
Il hait son condisciple et pourtant il remet
Au lendemain encore une plainte peureuse.
Professeurs fatigués, n’oubliez donc jamais
Qu’on meurt de solitude en ville populeuse.
La vieille en sa pension ne change plus les chaînes
De sa télévision. Que pleurent les années
Passées dans la grand’salle et une attente vaine !
Aucune lettre, hélas ! de ses filles aînées.
L’infirmier mercenaire, enfin ! parfois remet
Le vieux livre tombé du lit de la dormeuse.
Enfants chéris, gâtés, n’oubliez donc jamais
Qu’on meurt de solitude en ville populeuse.
Princes de l’aujourd’hui, ô Puissants qui aimez
L’argent, la renommée, les chansons oublieuses,
Divinités d’un soir, n’oubliez donc jamais
Qu’on meurt de solitude en ville populeuse.
Stanislas Kowalski
------------- Primum non nocere.
Sapientia vero ubi invenitur et quis est locus intellegentiae? Non est in me, non est mecum.
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Réponses:
Posté par: camillek
Posté le: 29 septembre 2013 à 00:19
Le temps est passé et passe avec ses évolutions au fil des années. C'est comme si la solitude qui touche plusieurs d'entre nous a été nourri par le progrès de société de consommation : la ville en premier lieu, le cadre, la télévision, la disparition des lettres, l'argent dans le dernier vers...
Le temps passe et la lassitude naît de cette routine qui s'installe. Les gestes sont quotidiens et répétitifs : "métro-boulot-dodo" , la vieille dame qui s'ennuie devant sa télé car elle n'a personne à voir, et que personne ne veut voir aussi, l'écolier qui fait ses devoirs.
Chaque solitude rejoint peut-être finalement un manque d'amour et de considération. La faute est bien rejetée sur les acteurs de ce mouvement d'évolution. C'est à la fois une morale et une remise en question de l'époque moderne. Les professeurs, les patrons, les enfants gâtés ne sont que les pantins de ces hauts dirigeants, et c'est eux qui sont critiqués.
Je trouvais intéressant de commenter un peu ton poème que je trouve superbe, et très vrai. Je ne sais pas si je l'ai compris en ton sens, mais voilà ce que j'en ai retenu. Bravo !
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Posté par: Egomet
Posté le: 01 octobre 2013 à 13:15
Merci, à ceci près que je ne rejette pas la faute.
Je suis professeur et je respecte beaucoup les patrons, dontle métier est difficile et qui doivent souvent faire face à l'ingratitude et à l'injustice des gens.
C'est plutôt un appel à être attentif. S'il y a quelque chose à dénoncer, c'est surtout un système qui nous déresponsabilise et nous éloigne de ceux que nous devrions aimer et respecter.
------------- Primum non nocere.
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