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Les contrées du rêve de HP Lovecraft

Imprimé depuis: Guide de la bonne lecture
Categorie: Littérature
Nom du Forum: Critiques
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Sujet: Les contrées du rêve de HP Lovecraft
Posté par: loic
Sujet: Les contrées du rêve de HP Lovecraft
Posté le: 19 janvier 2011 à 14:05
Mon avis
Les contrées du rêve est un recueil de 14 nouvelles, tourné autour du rêve. Chaque récit nous emmène dans un univers où la frontière entre le rêve et la réalité est très ténue. La plupart des protagonistes arpentent les Contrées du Rêve avec une certaine facilité, mais le risque de s'y perdre est très grand. Si, au premier abord, ces nouvelles sont assez éloignées des nouvelles d'horreur de Lovecraft, certaines peuvent faire frisonner. Mais, ce n'est pas le but de ces petites histoires, la plupart restant plus "soft" et nous invitent plutôt à une réflexion sur les rêves et leur signification.
Le style de Lovecraft reste très fluide et très agréable à lire et on le suit volontiers dans des histoires parfois rocambolesques, rêve oblige. Dans des récits comme "Hypnos", "Céléphaïs" ou "Le bateau blanc", le rêve, le rapport au réel et la possibilité de se perdre dans ses rêves est au cœur de la réflexion. C'est très déroutant, mais original et agréable à lire. Dans "La maison haute dans la brume" ou "La malédiction qui s'abattit sur Sarnath", le côté "horreur" de Lovecraft refait surface. "La maison haute dans la brume" est assez édifiant de ce point de vue, la peur tiraillant le lecteur du début à la fin. Mais, en revenant sur ce récit, on se rend compte qu'il ne s'est pas passé grand chose, que l'auteur a joué avec nous du début à la fin.

Cependant, ce recueil tourne beaucoup autour du personnage de Randolph Carter que l'on retrouve dans 4 nouvelles, dont la pierre angulaire de ce récit, qui fait écho à plusieurs autres nouvelles du recueil : "La quête onirique de Kadath l'Inconnue". Cette nouvelles compte 116 pages sur les presque 300 du recueil et représente donc le point d'orgue de cette lecture. Je ne suis personnellement pas friand du genre "nouvelles" et ce récit m'a permis de vraiment apprécier l'ensemble en "connectant un peu les différentes nouvelles". Là encore, le style de l'auteur nous permet de nous enfoncer, avec Carter, au cœur de ses rêves, et d'adhérer aux choses incroyables qu'il y trouve. L'aboutissement de cette quête est une vraie réflexion sur nos rêves et nous montre à quel point il est important de savourer ce que l'on a plutôt que de courir après ce que l'on veut.

Lecture assez incroyable, moment vraiment hors du temps, je vous conseille de vous laisser emporter par ces récits surréalistes. Cependant, n'oubliez pas de laisser votre esprit cartésien avant d'entrer. Vous êtes ici au pays des rêves, avec tout ce que cela comporte de bizarre.




ED. Mnémos, Coll. Dédales, Novembre 2010, Recueil 256 pages, ISBN : 978-2-354-08097-6








Réponses:
Posté par: * Ça *
Posté le: 20 janvier 2011 à 06:09
J'aime bien ce type de littérature et comme tu dis Loic, il faut avoir où plutôt se mettre dans un état d'esprit particulier pour l'apprécier.
Un adon...j'ai lu hier la réflection d'un critique que j'ai trouvée tellement juste et qui abonde dans le même sens. Cette personne parlait de film, mais c'est tout autant vrai pour la littérature à mon avis.
Voici ces mots :
Certains films visent à refléter le monde; d'autres à y échapper. Tant que nos objectifs sont clairs, toute relation avec la réalité peut être altérée au besoin.
Source: Christian Sauvé, Magazine Alibis #37, Chronique : Camera oscura


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*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard

*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais




Posté par: * Ça *
Posté le: 21 janvier 2011 à 09:29


Je sais que je dévie du message initial, mais je suis tombée sur un extrait qui peut compléter les commentaires précédemment postés.

Manuel Vázquez Montalbán qui fut un auteur prolifique et reconnu en Espagne, expliquait dans un essai intitulé "Barcelones" son point de vue à ces lecteurs...

afin << qu'ils pensent à l'honnêteté littéraire de son entreprise, étant entendu que l'honnêteté en littérature n'a aucun rapport avec l'honnêteté dans la vie quotidienne. Toute proposition littéraire est fondée sur des malhonnêtetés intermédiaires : la mémoire, la culture, le désir, le language.>>
Source: N.Spehner, Magazine Alibis #37, Dossier: Destination Scène de crime



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