Livre génial: TROP VITE, J.L. Servan-Schreiber
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Sujet: Livre génial: TROP VITE, J.L. Servan-Schreiber
Posté par: Gio PAPARELLE
Sujet: Livre génial: TROP VITE, J.L. Servan-Schreiber
Posté le: 13 octobre 2010 à 09:53
J'ai terminé TROP VITE de Jean-Louis Servan-Schreiber (http://www.tropvite.fr).
Il s’agit d’un livre qui nous parle du court-termisme, de comment la notion de vitesse a pris le pas sur tout ce que nous faisons.
L’avènement de la technologie a bouleversé notre rythme de vie et la vitesse du changement a été quelque chose qui nous a perturbé et dont nous ne mesurons pas encore tout a fait l’impact. Ces dernières décennies les évolutions, les changements et les modifications technologiques ont eu lieu à une vitesse de plus en plus grande, comme si la mode était d’un coup de faire la course à celui qui change le plus vite.
On dirait que la vitesse est devenue incontrôlable et que, justement, du fait que nous allons trop vite, nous ne pouvons faire autre chose que garder les mains sur le volant pour ne pas perdre le contrôle. Impossible de regarder le paysage, de jeter un coup d’œil à droite ou a gauche, de prendre un peu d’eau dans la bouteille. Non, nous sommes lancés trop vite et l’essentiel est de garder la route devant nous, sans pouvoir voir si, à l’arrière, il y a des conséquences de notre passage, si nous n’avons pas soulevé trop de poussière et rendu momentanément quelqu’un aveugle. Mince, on a roulé sur un trou, espérons que les pneus tiennent la route ; d’ailleurs je ne sais même pas s’il y a un garage et même s’il y en avait un, je ne sais même pas si j’ai une roue de secours: ce qui compte est aller vite.
Et pourtant, s’il y a bien une notion qui est immuable c’est bien la notion du temps : 24 heures restent 24 heures, pour nous, pour vous, pour les hommes politiques, pour le voisin. C’est l’usage que chacun en fait qui nous différencie.
Dans ce contexte, notre procrastination trouve de certaine manière un sens : je repousse à demain ce que je peux faire aujourd’hui parce que je ne peux pas faire autrement. Je dois aller vite. C’est une drogue. Je ne peux pas faire autrement.
Et c’est justement là la limite du raisonnement. Nous pouvons faire autrement, nous pouvons ralentir et ne pas se perdre dans l’ébriété de la vitesse. C’est quand même nous qui conduisons cette voiture folle, c’est nous qui avons le contrôle, ce n’est pas la voiture qui nous dit où aller ‘même si la voix du gps est sympa…).
Il me semble que cette vision à court terme, cette volonté de gain, de beaucoup de gain dans peu de temps, a foutu en l’air notre vie. On a perdu le goût d’aller au fond des choses, de prendre son temps. On mange de plus en plus vite, de moins en moins en famille et de plus en plus sur la route, tous seuls dans notre coin.
Remettons nous-même au centre de l’attention, ne visons pas la gratification immédiate d’une action à court terme mais la gratification dans le temps, sur le long terme, afin que nos actions donnent de la profondeur à nos choix.
Aller de plus en plus vite nous fera perdre le contrôle de notre existence. Cette sorte de suicide collectif vers lequel nous allons n’est pas une bonne chose.
Regardons un peu ce qui se passe chez les jeunes générations d’aujourd’hui : ils ont perdu tous les repères. Je suis très inquiet à leur sujet. Ils cherchent des émotions de plus en plus fortes. Ils se lancent dans la piscine à partir du balcon du troisième étage ou ils boivent de la vodka par les yeux : ce jeu débile qu’on appelle « eye balling » et qui consiste à se verser le l’alcool dans les yeux, en croyant que l’effet « speed » sur le cerveau soit plu rapide. Résultat : un voyage aux urgences pour constater une dégradation irréversible de la rétine et la cécité.
Ceci est l’exemple de la perversion, à l’extrême, de cette vitesse qui conditionne l’existence de beaucoup de personnes.
Apprenons à nos enfants (et à nous-mêmes) à aller moins vite, à prendre le temps de profiter des choses simples ; notre vie est rythmée par de l’ordinaire et non pas par l’exceptionnel.
Nous avons tous intérêt à se trouver bien dans l’ordinaire, autrement ça va nous couter notre santé mentale.
Apprenons à aimer les choses de tous les jours (tiens, j’adore le bruit qui fait un pot neuf de Nutella quand on l’ouvre) ; sans tomber dans le « peace and love », il y a beaucoup d’occasions dans notre journée de se réjouir ; ne cherchons pas ce que nous manque, mais profitons de ce que nous avons.
------------- Giorgio
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