Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee
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Categorie: Littérature
Nom du Forum: Critiques
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Sujet: Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee
Posté par: loic
Sujet: Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee
Posté le: 20 avril 2009 à 08:48
4° de couverture
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès et reçut le prix Pulitzer en 1961. Il ne suffit pas en revanche à comprendre pourquoi ce roman est devenu un livre-culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays, pourquoi, lors d'une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1991, sur les livres qui ont changé la vie de leurs lecteurs, il arrivait en seconde position, juste après la Bible. La vérité est que, tout en situant son histoire en Alabama à une époque bien précise, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cet ouvrage tient du conte, de la court story et du roman initiatique. " Il a la légèreté et le poids que recherche le véritable amateur de roman et cette vertu si rare de pouvoir être lu à tout âge, quelle que soit l'éducation qu'on ait reçue, de quelque pays que l'on vienne, à quelque sexe que l'on appartienne. On y trouvera nécessairement un univers communiquant avec le sien par le miracle de l'écriture et de l'enfance ", écrit Isabelle Hausser dans la postface qu'elle a rédigée pour ce livre.
Critique
J'ai lu ce livre à cause des critiques très bonnes qui émaillent le web. J'ai longtemps cru que c'était une erreur : le début est lent, très lent. Certes, il se laisse porté par le rythme lent de la vie d'un enfant dans l'Amérique des années 30. L'écriture est très agréable et on se laisse donc porter, mais, il n'empêche que c'est long et que rien de vient briser la monotonie de l'ensemble.
Puis commence la deuxième partie du livre et le procès, qui n'était qu'effleurait jusqu'ici, même si les premières conséquences s'étaient montré précédemment. Là, le livre s'envole, le rythme devient plus rapide, le suspense plus présent et le plaisir de lecture encore plus grand. Oscillant entre les impressions d'une petite fille (la narratrice) et quelques "analyses" plus poussées de l'auteur (la narratrice qui écrit, quelques années plus tard, ses souvenirs d'enfance) on se laisse porter par cette histoire, mais aussi par toutes les contradictions de la société américaine de l'époque, toujours présente aujourd'hui, même au-delà des frontières américaines. Passant de la naïveté de l'enfance à l'incompréhension face au monde des adultes, on arrive toujours à trouver des événements contemporains qui font écho à l'histoire de nos jeunes héros.
Si ce n'est une première partie bien trop lente, la suite est en effet parfaitement maitrisée, la fin plutôt réussie et on réfléchit à tout ce qui a évolué depuis dans la société depuis cette époque, mais aussi aux relents de toutes les peurs trop présentes encore aujourd'hui. Si le livre nous touche et qu'on se laisse porter malgré cette première partie trop lente, c'est aussi parce que, quelque part, on se reconnait, d'une manière ou d'une autre, dans la vie de ces enfants, nous rappelant la notre et nous enfonçant dans une certaine nostalgie. Ce n'était pas une raison suffisante, je pense, pour une première partie aussi longue, mais ça permet sûrement d'apprécier encore plus la fin du roman.
Même si je ne lui attribue qu'une note un peu moyenne, je pense que c'est un livre à lire !
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Réponses:
Posté par: Grominou2
Posté le: 21 avril 2009 à 06:49
Je l'ai lu il y a quelques années, et je l'ai adoré! Le début lent ne m'a pas dérangée, mais il faut dire que j'adore les romans dont le narrateur est un enfant.
------------- Grominou
Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca
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Posté par: indesice
Posté le: 21 avril 2009 à 08:40
Je l'ai lu également et je partage tout à fait ton avis !
------------- Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe.
(Jules RENARD)
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Posté par: mamoun85
Posté le: 01 mai 2009 à 10:17
Histoire émouvante, le racisme vue et raconté par une enfant.
Scout petite fille espiègle, un peu garçon manqué, et son frère Jem, sont les enfants d’un avocat Atticus Finch, celui-ci est nommé d’office pour défendre un noir accusé de viol sur une femme blanche.
Scout ne comprend pas pourquoi l’attitude des gens change à leur égard. Parce que leur père fait son métier.
Ce livre, est très intéressant l’on retourne 80 ans en arrière dans une Amérique très raciste.
La fin est surprenante.
Pour moi certaine questions restent sans réponses, pourquoi les enfants sont sans leur mère ? Pourquoi appellent-ils leur père par son prénom ?
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Posté par: Errant2
Posté le: 12 février 2017 à 17:51
Connaissant le thème central, un avocat blanc chargé de défendre un Noir accusé de viol dans les années 35 au cœur du sud profond des États-Unis, je m'attendais à un roman lourd, chargé d'émotions négatives, probablement manichéen. Or c'est tout le contraire que j'y ai trouvé : un roman serein où la subtilité règne en maître même si le thème du racisme et de l'hypocrisie y sont abordés sans concession ni faux-fuyant. Nul doute que l'angle par lequel Lee aborde son sujet, la narration par la jeune fille de l'avocat, naïve et délurée à la fois y est pour beaucoup. Et finalement, au-delà du procès et ce qui tourne directement autour, il y a beaucoup d'autres aspects aussi intéressants. La vie tranquille d'une petite ville, les frasques de jeunes enfants qui découvrent le monde tout en ricanant devant les travers des adultes, un père monoparental plein d'une sagesse et d'un savoir-faire que l'on souhaiterait à tous les parents, un aperçu des classes sociales américaines etc.
Et quel plaisir induit par ce ton particulier où même les drames les plus terribles sont pris avec calme, cet atmosphère sudiste si bien rendue, ces désopilantes réflexions d'enfant devant une société parfois bizarre. L'inoubliable Scout, narratrice, vaut à elle seul le détour. Le dénouement de l'ensemble est à la hauteur du reste à savoir excellent. Si tous les gagnants du Pulitzer sont de cette trempe, je m'abonne!
------------- Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France
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Posté par: Grominou2
Posté le: 13 février 2017 à 06:08
Gros coup de coeur pour moi également, Errant!
D'autres Pulitzer à lire: Middlesex de Jeffrey Eugenides, Le Vieil Homme et la mer d'Hemingway, La Route de Cormack McCarthy, Beloved de Toni Morrisson...
------------- Grominou
Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca
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Posté par: Errant2
Posté le: 13 février 2017 à 07:57
Merci des recommandations Grominou.
Déjà lu le Heminingway, La route et Beloved sont dans ma LAL, de même que La conjuration des imbéciles de kennedy Toole qui, je crois, est aussi un Pulitzer.
Quant à Middlesex je l'ajoute!
------------- Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France
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Posté par: Grominou2
Posté le: 13 février 2017 à 09:39
Kennedy Toole est aussi sur ma LAL!
------------- Grominou
Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca
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