Comme un roman de Daniel Pennac
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Categorie: Littérature
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Sujet: Comme un roman de Daniel Pennac
Posté par: Böu.
Sujet: Comme un roman de Daniel Pennac
Posté le: 14 janvier 2009 à 12:31
« Comme un roman »
Daniel Pennac
Essai paru en 1992 aux éditions Gallimard, « comme un roman » fait partie des nombreux succès à lire et à re-lire du célèbre Daniel Pennac.
Une enfance bercée par la lecture
« Le verbe lire ne supporte pas l’impératif. Aversion qu’il partage avec quelques autres : le verbe « aimer »… le verbe « rêver »…
On peut toujours essayer, bien sûr. Allez-y : « Aime-moi ! » « Rêve ! » « Lis ! Mais lis donc, bon sang, je t’ordonne de lire ! »
- Monte dans ta chambre et lis !
Résultat ?
Néant.
Il s’est endormi sur son livre. »
Dès le début nous sommes titillés par le sujet qu’aborde Pennac durant tout son ouvrage : la lecture. Les rapports entre un enfant et son livre, l’auteur veut comprendre, est-ce si difficile pour un enfant ou un adolescent de lire ? Ou peut être est-ce les adultes qui utilisent ce moyen de détente comme « torture pédagogique » ?
Pennac nous raconte, son rapport avec ses livres lorsqu’il était enfant, sa façon de voir tous ces mots plus ou moins compréhensibles écrits sur du papier blanc ou jaune selon le nombre d’années d’ancienneté du livre. Qu’est-ce qu’un livre ? Pennac nous le dit mieux que quiconque, d’une façon aussi bien humoristique qu’ironique. Dès les premières lignes nous sommes entraîné dans l’univers particulier d’un enfant, puis d’un adolescent confronté à une lecture imposé par des adultes. Et puis les mots, qu’est-ce c’est des mots pour un enfant de 6 ans ? Il nous décrit, avec émotion, la joie qu’un enfant peut ressentir lorsqu’il commence à savoir lire, à décomposer seul des syllabes et à les écrire :
« Il l’avait déjà vu, au tableau, bien sûr, reconnu plusieurs fois, mais là, sous ses yeux, écrit de ses propres doigts…
D’une voix d’abord incertaine, il ânonne les deux syllabes, séparément : « Ma-man »
Et, tout à coup :
- m a m a n !
Ce cri de joie célèbre l’aboutissement du plus gigantesque voyage intellectuel qui se puisse concevoir, une sorte de premier pas sur la lune […] avec une signification la plus chargée d’émotion ! »
Pennac retrace avec habilité le parcours des enfants, puis des adolescents d’aujourd’hui. Le livre, divisé en plusieurs petits chapitres d’une ou deux pages, composés parfois d’une seule petite citation, nous emmène dans l’univers tout particulier de l’essai littéraire. Alors on se pose aussi la question : qu’est-ce qu’un essai ? Mais ça n’a pas d’importance, l’auteur nous berce avec sa façon d’écrire bien à lui, qui change un peu du classicisme présent dans tout les romans actuels. Dans « comme un roman », Daniel Pennac à voulu faire ressortir quelque chose de spéciale, de pas commun qui ressemble à la fois à de la littérature mais aussi à un roman que l’on pourrait lire comme n’importe quel autre livre mais attention, cet essai n’est pas n’importe quel livre, et Pennac nous le fait bien comprendre.
Les droits imprescriptibles du lecteur
Il y a bien évidemment les critères de lecture et les règles du livre en lui-même mais Pennac nous fait très justement remarquer que le lecteur à lui aussi certains droits que personne ne peut bafouer : les 10 droits imprescriptibles du lecteur.
Le droit de ne pas lire
Le droit de sauter des pages
Le droit de ne pas finir un livre
Le droit de relire « Nous relisons surtout gratuitement, pour le plaisir de la répétition, la joie des retrouvailles, la mise à l’épreuve de l’intimité. »
Le droit de lire n’importe quoi
Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
Le droit de lire n’importe où
Le droit de grappiller
Le droit de lire à haute voix
Le droit de nous taire « L’homme construit des maisons parce qu’il est vivant, mais il écrit des livres parce qu’il se sait mortel. »
L’auteur développe au fils des pages, ces droits imprescriptibles du lecteur, avec finesse et toujours autant d’humour. Le lecteur se retrouve pleinement dans ces 10 droits, on saute tous plus ou moins des pages quand un livre nous gonfle, ou même parfois on ne le fini pas (ne me dites pas que vous n’avez jamais sauté des pages dans un livre donné par la prof’ de français au lycée ! ).
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Un essai tout simplement délicieux, tendre et réaliste, Pennac donne l’envie de lire à ceux qui ne l’ont pas et la ravive chez ceux qui l’ont déjà. « Chef d’oeuvre » moderne du 20ème siècle à ne manquer sous aucun prétexte. Et je finirais en rajoutant la très juste phrase de Thomas Chandler Haliburton : « Certains livres se lisent à la cuisine, d'autres au salon. Un vrai bon livre se lit n'importe où. »
Cécilia.
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Réponses:
Posté par: Val26
Posté le: 17 janvier 2009 à 09:43
Je l'ai lu, et j'avais vraiment pris un plaisir immense !
------------- "Pour découvrir le monde, il suffit de l'écouter" (Amine Maalouf)
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Posté par: Böu.
Posté le: 18 janvier 2009 à 02:10
Tu m'étonnes l'écriture "pennac" est assez spéctaculaire. J'ai vraiment aimé.
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Posté par: Val26
Posté le: 01 février 2009 à 08:09
Oui c'est vrai par contre j'ai moyennement accroché avec son dernier
------------- "Pour découvrir le monde, il suffit de l'écouter" (Amine Maalouf)
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Posté par: Mlle Swann
Posté le: 26 février 2009 à 05:00
J'ai également adoré, chacun se retrouve dans cet essai leslecteurs comme les non-lecteurs...
------------- Mlle Swann
http://belles-paroles.over-blog.com
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