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Quarante ans - La fin d'une adolescence?
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Laufer, Danièle
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L'auteure est journaliste. Pour rédiger cet ouvrage, elle a réalisé des dizaines d'entrevues avec
des hommes et des femmes ayant autour de quarante ans. Aussi se trouve-t-on ici plutôt devant
une étude sociologique qu'un bouquin de psychologie.
D'autant plus que puisque cette démarche a eu lieu à la fin des années 80, les « quarante ans »
dont il est question ici, ce sont carrément les baby-boomers. Elle-même de cette génération,
l'auteure nous annonce d'emblée qu'on ne peut faire fi de cette particularité quand on étudie les
effets de la quarantaine sur ses témoins.
Le chapitre qui porte sur les femmes, à travers des citations assez variées pour permettre à
l'auteure de se dire objective, montre en fait un parti pris constant en faveur d'une certaine
vision (soixante-huitarde?) du combat féministe et de la femme en général. « Il y a toujours mille
raisons de se culpabiliser quand on n'est pas une femme traditionnelle. » (p. 90) Il ne faut pas avoir exploré bien loin la psychologie humaine pour croire que les « simples » mères de famille et les hommes en général manquent de raisons de se culpabiliser.
En revanche, j'ai été étonné de la justesse de certains propos au sujet des hommes. Autant
ceux-ci, dans le chapitre qui précède, semblent se diviser de façon simpliste entre « ceux qui
ont compris » (les revendications féministes) et les autre, autant les problèmes propres à la
quarantaine sont abordés avec plus de nuances dans le chapitre qui leur est consacré.
Évoquons entre autres la fin d'une période de la vie où la nécessité de se tailler une place dans
une société de concurrence gruge souvent toutes les énergies, ou encore la difficulté de revenir
sur certaines résolutions prises à vingt ans. L'auteure paraît moins militante et plus sereine dans
ce chapitre. Cependant, elle semble continuer de croire que les femmes ont une conscience
d'elles plus aiguë que les hommes, du moins à cet âge : « Ils entrent à peine dans un
questionnement au moment où les femmes de leur âge commencent à en sortir. » (p. 112).
L'ouvrage est émaillé de très longues citations des témoins rencontrés par l'auteure. Mais ces
citations, sans être inintéressantes, dépassent rarement les réflexions rapides que l'on peut
entendre tous les jours autour de soi et de ce fait, ne nous apportent rien de vraiment nouveau.
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François Lavallée
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Genre : Psychologie et Sociologie
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Édition : Plon, 1990, 177 p.
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| | Date :
avant 2001
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